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Ryad Rassemble la Communauté Internationale pour la Syrie

Un tournant pour l'avenir de la Syrie ? Ryad rassemble les puissances mondiales et régionales pour discuter du soutien au nouveau gouvernement de transition après la chute d'Assad. Les cartes sont-elles en train d'être redistribuées ?

La ville sainte de l’islam, Ryad, accueille ce dimanche un sommet international de haut niveau consacré à l’avenir de la Syrie. Au cœur des discussions : le soutien à apporter aux nouvelles autorités de transition qui ont pris les rênes du pays après la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre dernier. Une page semble se tourner pour ce pays meurtri par plus d’une décennie de guerre civile dévastatrice.

D’après une source proche du dossier, cette rencontre cruciale se déroulera en deux temps. Dans un premier temps, les États arabes se réuniront entre eux. Puis, dans un second temps, ils seront rejoints par des pays européens influents tels que la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie ou encore l’Espagne, ainsi que la Turquie et les Nations unies. Un casting prestigieux qui témoigne de l’importance stratégique de la Syrie et des enjeux colossaux de sa reconstruction.

Vers une levée des sanctions internationales ?

Au cœur des tractations diplomatiques : la question épineuse des sanctions internationales qui frappent lourdement l’économie syrienne. Imposées par les puissances occidentales en réponse à la répression sanglante des manifestations de 2011 par le régime Assad, elles ont grandement contribué à l’effondrement du pays. Aujourd’hui, le nouveau gouvernement de transition, emmené par Ahmad al-Chareh, plaide pour leur levée afin de pouvoir entamer le chantier titanesque de la reconstruction.

Mais les capitales étrangères, Washington en tête, se montrent pour l’instant prudentes. Avant de desserrer l’étau, elles souhaitent d’abord juger sur pièces la façon dont les nouvelles autorités exerceront le pouvoir. Des garanties sont notamment attendues sur la protection des minorités et sur le respect des droits humains, deux points noirs de l’ère Assad. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a néanmoins ouvert la porte vendredi à un assouplissement « progressif » des sanctions, « à condition que des progrès tangibles soient réalisés ».

L’Arabie Saoudite en chef d’orchestre

Si l’Arabie Saoudite s’est imposée en hôte de ce sommet, ce n’est pas un hasard. Le royaume wahhabite entend bien peser de tout son poids dans le dossier syrien et s’affirmer comme le grand orchestrateur des efforts de reconstruction du pays. Ryad avait rompu ses liens avec Damas dès 2012 pour soutenir la rébellion anti-Assad. Mais depuis peu, la donne a changé. Les Saoudiens ont renoué le dialogue avec la Syrie, œuvré pour son retour dans le giron arabe et dépêché sur place de l’aide humanitaire.

Au-delà du soutien d’urgence, Ryad lorgne désormais sur le juteux marché de la reconstruction syrienne, estimé à plusieurs centaines de milliards de dollars. Une manne potentielle que le royaume entend bien ne pas laisser lui échapper au profit de rivaux comme la Turquie ou le Qatar. En organisant ce sommet, l’Arabie Saoudite cherche donc à asseoir son leadership régional et à s’imposer comme l’interlocuteur incontournable des nouvelles autorités syriennes.

Un pari risqué sur la stabilité

Mais la partie est loin d’être gagnée pour les Saoudiens et leurs alliés. Car si la chute de Bachar al-Assad a été précipitée par une offensive de rebelles emmenés par un ex-groupe affilié à Al-Qaida, rien ne garantit que le nouveau pouvoir saura ramener une stabilité durable en Syrie. Certains observateurs redoutent même que le pays ne sombre dans un nouveau chaos, sur fond de luttes d’influence entre factions rivales.

C’est tout l’enjeu des discussions de Ryad : jauger la crédibilité du gouvernement de transition et sa capacité à pacifier durablement le pays. Un pari risqué, mais nécessaire pour tourner définitivement la page d’une décennie noire et offrir un nouvel avenir à la Syrie et à son peuple martyrisé. Les prochains mois s’annoncent donc décisifs, sous l’œil attentif de la communauté internationale.

Un pari risqué sur la stabilité

Mais la partie est loin d’être gagnée pour les Saoudiens et leurs alliés. Car si la chute de Bachar al-Assad a été précipitée par une offensive de rebelles emmenés par un ex-groupe affilié à Al-Qaida, rien ne garantit que le nouveau pouvoir saura ramener une stabilité durable en Syrie. Certains observateurs redoutent même que le pays ne sombre dans un nouveau chaos, sur fond de luttes d’influence entre factions rivales.

C’est tout l’enjeu des discussions de Ryad : jauger la crédibilité du gouvernement de transition et sa capacité à pacifier durablement le pays. Un pari risqué, mais nécessaire pour tourner définitivement la page d’une décennie noire et offrir un nouvel avenir à la Syrie et à son peuple martyrisé. Les prochains mois s’annoncent donc décisifs, sous l’œil attentif de la communauté internationale.

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