C’est sous le soleil couchant niçois que Marion Maréchal a choisi de mener son baroud d’honneur. Pour sa dernière réunion publique au port de Nice, la tête de liste Reconquête! aux européennes s’est remémorée dix moments marquants de sa campagne, dans l’espoir d’être élue dimanche. Un ultime tour de piste pour tenter de faire basculer l’électorat de droite encore indécis dans cette ville qui avait été la plus favorable à Éric Zemmour à la présidentielle.
Une campagne menée sans Zemmour
Mais c’est sans le président de son parti que la candidate est arrivée pour son dernier meeting en plein air. Certains y verront le signe des tensions persistantes entre les deux figures de Reconquête!, qui avaient éclaté au grand jour cet hiver. Sur scène, Marion Maréchal n’a d’ailleurs prononcé que deux fois le nom de son ancien mentor. Un éloignement stratégique pour mieux incarner sa propre ligne ?
Éric Zemmour en retrait
Lorsqu’il est finalement apparu, seul, Éric Zemmour s’est contenté d’un bain de foule avant de rallier la scène, dans un registre qui rappelait sa campagne présidentielle. Son réquisitoire contre l’Europe d’Ursula Von der Leyen n’a guère laissé de place à la tête de liste. Un discours anti-système qui sonne comme un aveu d’échec annoncé pour dimanche.
Marion Maréchal sur le devant de la scène
Prenant la parole à la nuit tombée, Marion Maréchal a enchaîné pour défendre sa longue campagne de terrain. Par « dix moments marquants », elle a voulu symboliser ses combats dont elle juge être la seule capable de porter la voix au parlement européen.
Nous avons été partout où le combat pour les Français et pour notre civilisation le nécessitait. Chacun doit mesurer que c’est la démographie qui fait l’Histoire.
Marion Maréchal
De Lampedusa à Marseille en passant par Israël, la candidate a égrené les étapes de sa campagne identitaire. Se posant en « avocate de la frontière, de l’identité recouvrée et de la souveraineté retrouvée », elle a voulu démontrer sa singularité par rapport à ses concurrents.
Un appel au « vote intelligent »
En misant sur Nice, Marion Maréchal espérait aller chercher les voix qui lui manquent pour franchir la barre des 5% synonyme d’élection. Mais face à la menace d’un éparpillement des voix de la droite radicale, elle a appelé au « vote intelligent » en sa faveur.
À ceux qui hésiteraient avec le RN, n’oubliez pas que le seuil de qualification se situe à 5%. Monsieur Bardella est déjà sûr d’être élu.
Marion Maréchal
Un rassemblement par défaut qui pourrait s’avérer insuffisant aux portes de l’hémicycle européen. Réponse dans les urnes dimanche, lors d’un scrutin incertain où chaque voix comptera pour franchir la barre fatidique.
