À peine remis du passage dévastateur du cyclone Chido il y a moins d’un mois, l’archipel français de Mayotte doit maintenant affronter la fureur de la tempête tropicale Dikeledi. Depuis ce samedi 22h, le département le plus pauvre de France est en alerte rouge, avec des pluies diluviennes s’abattant sans répit. Un premier village est déjà complètement inondé, laissant présager le pire pour les prochaines heures.
L’archipel sous les eaux, la population appelée à se mettre à l’abri
Face à l’intensification des pluies et des vents, les 320 000 habitants de Mayotte ont été invités à se réfugier dans une habitation solide ou l’un des 79 centres d’hébergement d’urgence déployés dans toutes les communes. Approvisionnements en eau et nourriture, confinement obligatoire, l’heure est à la mise en sécurité alors que les éléments se déchaînent.
D’après une source proche des autorités, le village de Mbouini, miraculeusement épargné par Chido, est cette fois complètement submergé par les pluies torrentielles charriées par Dikeledi. Un terrible coup du sort pour ces habitants à peine relevés d’une première catastrophe. Et malheureusement, tout laisse à penser que ce n’est que le début des dégâts…
Dikeledi, une tempête tropicale menaçante
Si le cyclone s’est affaibli en touchant les côtes malgaches, il devrait regagner en puissance en s’approchant de Mayotte, avec des rafales pouvant atteindre les 130 km/h sur l’océan. L’archipel sera frôlé ce dimanche après-midi par des vents violents et des trombes d’eau, avant un probable retour de Dikeledi au stade de cyclone tropical dans les prochains jours.
Des conditions météorologiques extrêmes auxquelles va devoir se préparer la population mahoraise, déjà lourdement éprouvée. Entre risque de crues soudaines, de glissements de terrain et de submersion marine, c’est tout le territoire qui est en alerte maximale pour affronter ce nouveau coup dur.
L’État déploie les grands moyens
Face à l’ampleur de la menace, les autorités françaises ont dépêché en urgence d’importants renforts sur l’île. Pas moins de 645 personnels de la sécurité civile sont pré-positionnés, prêts à intervenir à tout moment pour porter assistance et secours à la population.
On est très inquiet vu ce qui s’est passé la première fois.
– Ali Ahmed, un habitant de Mamoudzou
Évaluation des dégâts, mise en sécurité, soutien des sinistrés… Un véritable plan d’urgence est activé alors que le cœur des Mahorais se serre à l’idée de revivre le cauchemar du cyclone Chido. La priorité absolue : protéger les vies face à une situation qui s’annonce longue et périlleuse.
Chido, des stigmates encore présents
Il faut dire que le passage de Chido le mois dernier a laissé des traces indélébiles. Avec son lourd bilan humain et matériel, le cyclone a plongé Mayotte dans une situation de crise majeure dont elle commençait à peine à se relever :
- 39 morts et plus de 5600 blessés
- De très nombreuses habitations détruites
- Des infrastructures lourdement endommagées
- Un archipel meurtri et fragilisé
Autant de défis immenses pour le 101ème département français, le plus pauvre, où tout était à reconstruire. Les dons et la solidarité nationale avaient alors afflué pour tenter de panser les plaies et entamer un long processus de reconstruction.
Le dérèglement climatique en question
Au-delà du terrible drame humain, cette succession de catastrophes met en lumière les effets dévastateurs du réchauffement climatique. Avec des eaux de surface anormalement chaudes, approchant les 30°C dans la zone, les tempêtes et cyclones puisent une énergie décuplée.
Un phénomène inquiétant observé simultanément dans l’Atlantique Nord et le Pacifique, laissant présager des saisons cycloniques de plus en plus intenses et dévastatrices. Face à ce constat alarmant, c’est toute la résilience de Mayotte et des territoires ultra-marins qui est posée. Comment se relever et se reconstruire durablement sous la menace permanente des éléments ?
Une question cruciale alors que Dikeledi s’apprête à frapper de plein fouet l’archipel meurtri, le replongeant dans l’urgence absolue. Dans les heures à venir, c’est une nouvelle épreuve de force qui s’annonce entre les Mahorais et une nature déchaînée, exacerbée par les excès climatiques de notre époque. Le combat pour se relever, encore et toujours, ne fait que commencer…