Selon des sources proches du dossier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mandaté ce week-end une délégation composée de hauts responsables des services de sécurité et du renseignement pour se rendre au Qatar. Leur mission : faire avancer les négociations en cours visant à obtenir un cessez-le-feu durable dans la bande de Gaza, ainsi que la libération des dizaines d’otages israéliens toujours aux mains du Hamas.
Cette décision intervient alors que les pourparlers indirects entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, interrompus pendant plusieurs semaines, ont récemment repris à Doha sous l’égide de médiateurs qataris et américains. Jusqu’à présent, Israël n’y avait été représenté que par des émissaires de rang intermédiaire.
Plus de 90 otages toujours retenus à Gaza
La question des otages est au cœur des tractations depuis l’attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre 2023 en territoire israélien. Ce jour-là, 251 civils ont été enlevés, parmi lesquels 94 restent encore captifs à ce jour dans l’enclave palestinienne selon les autorités. Plus d’un tiers d’entre eux sont considérés comme morts par l’armée israélienne. Les familles des otages multiplient les actions pour maintenir la pression sur le gouvernement.
Nous appelons la délégation à saisir cette opportunité historique d’obtenir la libération de tous nos êtres chers. Qu’elle fasse tout son possible pour revenir avec un accord permettant le retour de tous les otages, jusqu’au dernier.
Le Forum des familles d’otages
Progrès encourageants à l’approche de l’investiture de Trump
La reprise des négociations et l’envoi d’une délégation israélienne de haut niveau interviennent à un moment charnière. Avec l’investiture prochaine de Donald Trump le 20 janvier, qui a promis « l’enfer » si les otages n’étaient pas libérés avant son retour au pouvoir, une fenêtre d’opportunité semble s’ouvrir pour arracher un accord.
Le président américain sortant Joe Biden s’est voulu optimiste cette semaine, évoquant des « progrès réels » dans les discussions. Les Etats-Unis jouent un rôle clé de médiateur dans ce dossier hautement sensible.
Un lourd bilan pour le conflit le plus meurtrier depuis 2014
La guerre déclenchée par l’attaque du Hamas en octobre dernier est la plus sanglante qu’ait connue la bande de Gaza depuis celle de 2014. Selon des données de l’ONU jugées fiables, plus de 46 000 Palestiniens, en majorité des civils, ont péri dans les bombardements de représailles israéliens.
Côté israélien, l’enlèvement initial a fait 1208 morts, essentiellement des civils. Il s’agissait de l’attaque la plus meurtrière jamais perpétrée en Israël. Le cessez-le-feu et la libération des otages pourraient permettre d’apaiser les tensions, même si le chemin vers une paix durable semble encore long et semé d’embûches dans cette région meurtrie par des décennies de conflit.