D’après des sources diplomatiques, l’Arabie saoudite s’apprête à jouer un rôle clé dans la transition syrienne post-Assad. Le royaume wahhabite accueillera dimanche une réunion cruciale rassemblant des ministres des Affaires étrangères européens et moyen-orientaux pour discuter de l’avenir de la Syrie après la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.
Selon un haut responsable saoudien s’exprimant sous couvert d’anonymat, les discussions se dérouleront en deux temps. Dans un premier temps, les pays arabes se réuniront entre eux. Puis dans un second temps, ils seront rejoints par des représentants de la France, du Royaume-Uni, d’Allemagne, d’Italie, de Turquie et d’Espagne pour des échanges élargis.
Enjeux cruciaux pour l’avenir de la Syrie
Au cœur des discussions : les modalités du soutien à apporter à la nouvelle administration syrienne post-Assad, ainsi que la question épineuse d’une éventuelle levée des sanctions internationales qui pèsent sur le pays. Des enjeux cruciaux pour l’avenir de la Syrie après 13 années d’une guerre civile dévastatrice.
« Il y aura deux réunions. La première entre États arabes. La seconde entre États arabes et d’autres pays. »
Un responsable saoudien
La réunion de Ryad s’inscrit dans la continuité des pourparlers sur la Syrie post-Assad qui s’étaient tenus en décembre à Aqaba, en Jordanie. Un signe de l’importance stratégique de ce dossier pour les puissances régionales et internationales.
Les États-Unis et l’Allemagne envoient des émissaires
Signe de l’importance de cette réunion, Washington et Berlin ont décidé de dépêcher des représentants de haut niveau. Ainsi, le sous-secrétaire d’État américain John Bass participera à cette rencontre multilatérale, après des entretiens préalables en Turquie sur le dossier syrien.
Côté allemand, la cheffe de la diplomatie Annalena Baerbock fera elle aussi le déplacement, tout comme son homologue turc Hakan Fidan. Leur présence témoigne de l’importance accordée par la communauté internationale à la stabilisation et à la reconstruction de la Syrie.
Sanctions internationales : vers une levée progressive ?
Un des points chauds de la réunion concernera les sanctions imposées par les puissances occidentales au régime de Bachar al-Assad depuis 2011, en réponse à la répression brutale des manifestations antigouvernementales ayant déclenché la guerre civile.
Si le nouveau gouvernement de transition syrien fait pression pour une levée rapide de ces sanctions, de nombreuses capitales, Washington en tête, se montrent prudentes. Elles souhaitent d’abord évaluer comment les nouvelles autorités syriennes exerceront le pouvoir avant d’envisager un assouplissement des restrictions.
Les discussions de Ryad s’annoncent donc cruciales pour déterminer les contours de la Syrie post-Assad et le rôle que jouera la communauté internationale dans la reconstruction du pays. Après 13 années d’un conflit qui a fait plus d’un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes, les défis s’annoncent immenses.
La chute de Bachar al-Assad en décembre, chassé du pouvoir par des rebelles emmenés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Cham (HTS), a ouvert une nouvelle page de l’histoire tourmentée de la Syrie. Reste à savoir si la communauté internationale sera en mesure de parler d’une seule voix pour accompagner cette transition délicate. Les pourparlers de Ryad constituent un premier test important.