En France, la tradition des autorités administratives indépendantes perdure, avec son lot d’interrogations quant à leur pertinence. L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), née en 2022 de la fusion du CSA et de la Hadopi, n’échappe pas à la règle. Avec un budget annuel de près de 47 millions d’euros et 355 agents, cette entité soulève des questions sur son utilité réelle.
L’Arcom, un « machin » bureaucratique français
Depuis sa création, l’Arcom a connu plusieurs évolutions, passant du statut de simple comité consultatif à celui de « gendarme de l’audiovisuel ». Mais derrière ces changements de nom et de périmètre, la logique bureaucratique semble primer. Son organigramme témoigne d’une structure pléthorique, avec une multiplication de postes de direction aux intitulés ronflants.
L’Arcom semble tout droit sortie de chez Jean Yanne, Jacques Tati ou Courteline.
Selon un observateur avisé
Des missions floues et contestées
Officiellement, l’Arcom est chargée de réguler l’audiovisuel et le numérique. Mais dans les faits, son rôle oscille entre celui de censeur et de réceptacle des plaintes des téléspectateurs et internautes, sans véritable plus-value identifiée. Ses avis et décisions, souvent perçus comme détachés des réalités du secteur, peinent à convaincre de sa légitimité.
- Gendarme de l’audiovisuel ou comité de censure ?
- Des moyens humains et financiers conséquents pour quelle efficacité ?
- Une indépendance questionnée vis-à-vis du pouvoir politique
Une nouvelle présidence, pour quels changements ?
La nomination de Martin Ajdari à la tête de l’Arcom en février 2025 ravive les débats sur l’avenir de cette institution. Cet énarque spécialiste des médias, adoubé par l’Élysée mais contesté au Parlement, aura la lourde tâche de donner un nouveau souffle et un cap clair à cette administration tentaculaire.
On lui souhaite le meilleur et, en premier lieu, de découvrir l’intérêt de cette ‘Autorité de régulation’.
D’après une source proche du dossier
Vers une remise en question nécessaire
Au-delà du cas de l’Arcom, c’est toute l’architecture administrative française qui mériterait d’être questionnée. La persistance d’organismes aux contours flous et à l’utilité discutable grève les finances publiques, sans bénéfice évident pour les citoyens et les secteurs concernés.
Une revue d’ensemble des autorités administratives indépendantes, visant à évaluer leur pertinence et leur efficience, apparaît plus que jamais nécessaire. Il en va de la crédibilité de l’action publique et d’une allocation optimale des ressources de l’État.
L’Arcom, symbole d’une bureaucratie à repenser
Le cas de l’Arcom est symptomatique des travers d’une certaine tradition administrative française. Derrière l’affichage d’une volonté de régulation se cache trop souvent une machine bureaucratique déconnectée des réalités et des attentes des acteurs et des citoyens.
Plutôt que de multiplier les structures ad hoc, il serait temps d’engager une refonte en profondeur du paysage administratif, guidée par un impératif de sobriété, d’efficacité et de proximité. Un chantier aussi vaste que nécessaire pour restaurer la confiance dans les institutions.