La descente aux enfers continue pour Rudy Giuliani, l’ancien avocat personnel de Donald Trump. Déjà condamné en décembre dernier à verser 148 millions de dollars à deux agentes électorales pour diffamation, il vient d’être reconnu coupable d’outrage au tribunal fédéral de Washington pour avoir récidivé. Une situation qui empire de jour en jour pour celui qui fut aussi maire et procureur de New York.
De fer de lance à accusé récidiviste
Tout avait commencé lors de la présidentielle américaine de 2020. Rudy Giuliani s’était alors imposé comme le principal défenseur de Donald Trump dans sa croisade pour faire invalider les résultats du scrutin remporté par Joe Biden. Sur la base d’une vidéo montrant deux agentes électorales de Géorgie, Ruby Freeman et sa fille Wandrea « Shaye » Moss, en train d’échanger ce qui s’avérera être une simple pastille de menthe, l’ancien maire avait crié au complot, les accusant de s’échanger une clé USB « comme s’il s’agissait de doses d’héroïne ou de cocaïne » pour truquer le vote.
Malgré une première condamnation pour ces propos diffamatoires, Giuliani n’en a pas moins continué à s’en prendre publiquement aux deux femmes à plusieurs reprises en 2024. Un acharnement qui lui a valu d’être déclaré coupable d’outrage au tribunal par la juge Beryl Howell, qui avait présidé le procès initial. Il risque maintenant des amendes journalières en cas de récidive.
Une faillite personnelle qui n’arrête pas la justice
Cette nouvelle condamnation intervient quelques jours seulement après qu’un juge de New York l’a reconnu coupable d’entrave à la justice pour ne pas avoir fourni toutes les informations requises sur sa situation financière et ses modalités d’indemnisation des deux agentes électorales. Rudy Giuliani avait en effet déclaré faillite en décembre dernier, mais la justice a annulé la procédure, estimant qu’il n’avait pas joué le jeu de la transparence vis-à-vis de ses créanciers.
Elle meurt d’envie de me mettre en prison.
Rudy Giuliani, au sujet de la juge Beryl Howell qu’il qualifie « d’assoiffée de sang »
Un acharnement judiciaire selon Giuliani
À 80 ans, loin de faire profil bas, l’ancien procureur fédéral crie au complot et accuse la juge Howell « d’avoir soif de sang » et de « mourir d’envie de [l’]envoyer en prison ». Une paranoïa qui semble faire écho à celle de son ancien client Donald Trump, qui n’a jamais reconnu sa défaite face à Biden et continue de dénoncer une élection truquée malgré les innombrables revers judiciaires et l’absence de preuves.
Reste à savoir maintenant jusqu’où ira la chute de Rudy Giuliani, qui semble aujourd’hui bien loin de son image de « maire de l’Amérique » acquise après les attentats du 11 septembre 2001. Entre faillite personnelle, condamnations à répétition et accusations toujours plus graves, celui qui fut aussi un candidat à la primaire républicaine en 2008 paie aujourd’hui au prix fort son soutien indéfectible à Donald Trump et son acharnement à contester l’élection de 2020.
Une situation qui montre que même les plus puissants ne sont pas au-dessus des lois et que la vérité finit toujours par éclater, aussi dérangeante soit-elle pour certains. Car au-delà du cas Giuliani, c’est toute la question de l’intégrité du processus électoral américain et de la confiance des citoyens en leur démocratie qui est en jeu.
