Alors que la guerre fait rage en Ukraine depuis bientôt trois ans, le président ukrainien Volodymyr Zelensky estime qu’un déploiement de troupes occidentales sur son sol pourrait aider à « forcer la Russie à la paix ». Une idée évoquée récemment par plusieurs dirigeants européens mais rejetée par Moscou. En parallèle, M. Zelensky voit aussi une « période d’opportunités » s’ouvrir avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis.
Des troupes occidentales comme levier de paix ?
Parmi les pistes explorées pour mettre fin au conflit, figure l’hypothèse d’un contingent militaire occidental déployé en Ukraine pour garantir un éventuel cessez-le-feu. Une option jugée par Volodymyr Zelensky comme « l’un des meilleurs instruments » pour contraindre la Russie à négocier. Le président ukrainien s’est exprimé en ce sens lors d’une réunion avec ses principaux alliés en format « Ramstein » en Allemagne.
Concrètement, il s’agirait pour les Occidentaux d’envoyer des troupes en Ukraine, probablement une fois un accord de paix conclu, afin d’en assurer le respect sur le terrain. Une proposition qui circule dans les chancelleries européennes et à Washington, et qui aurait été discutée mi-décembre entre Emmanuel Macron et Donald Tusk notamment. Mais le Kremlin a d’ores et déjà rejeté cette idée, la jugeant « prématurée » à ce stade.
De nouvelles opportunités diplomatiques avec Trump ?
Au-delà de cette proposition, Volodymyr Zelensky voit aussi un « nouveau chapitre » s’ouvrir pour l’Europe avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier. Celui qui avait prôné un rapprochement avec Vladimir Poutine lors de son premier mandat a promis d’œuvrer à mettre rapidement fin à la guerre cette fois-ci.
Je considère cette période comme une période d’opportunités où nous devrons coopérer encore plus, compter encore plus les uns sur les autres et obtenir ensemble des résultats encore plus importants.
– Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine
Reste à voir si cette alternance à Washington peut effectivement faire évoluer la donne dans ce conflit enlisé. Dans l’immédiat, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire d’environ 500 millions de dollars pour l’Ukraine, incluant des missiles pour sa défense antiaérienne et des munitions notamment.
L’Ukraine continue de pousser ses alliés à l’aider davantage
De son côté, Zelensky a exhorté ses partenaires à « participer encore plus activement » au développement des capacités de drones ukrainiennes, devenus cruciaux dans cette guerre. Il a aussi salué comme « l’une de nos plus grandes victoires » l’offensive menée en août par son armée dans la région russe frontalière de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent toujours plusieurs centaines de kilomètres carrés.
Des développements qui montrent que malgré les lourdes pertes et les reculs essuyés ces derniers mois, en particulier dans l’est de l’Ukraine, Kiev ne relâche pas ses efforts militaires et diplomatiques pour tenter de renverser le cours de cette guerre. L’arrivée de Trump et l’hypothèse d’un déploiement occidental ouvrent de nouvelles perspectives, même si leur concrétisation s’annonce délicate.
Les prochains mois diront si ces tentatives d’impliquer plus directement les Occidentaux, voire de changer la donne stratégique avec la nouvelle administration américaine, peuvent effectivement débloquer le conflit. Une chose est sûre, l’Ukraine compte bien continuer de mettre la pression sur ses alliés pour obtenir toujours plus d’aide et ne lâchera rien sur le plan militaire, en espérant faire plier Moscou. Mais le chemin vers la paix semble encore très long et semé d’embûches.
