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Moral des Ménages en Baisse : L’Insee Tire la Sonnette d’Alarme

Le moral des ménages français plonge à nouveau en décembre selon l'Insee. Entre craintes pour l'emploi et anticipations d'inflation, les Français broient du noir. Quelles en sont les causes profondes et quelles conséquences pour l'économie ? Décryptage.

En cette fin d’année 2024, les Français ont le moral dans les chaussettes. C’est ce que révèle la dernière enquête de conjoncture auprès des ménages publiée par l’Insee ce mercredi. L’indice synthétisant la confiance des ménages perd un point supplémentaire en décembre, tombant à 89, bien en-deçà de sa moyenne de longue période. Un nouveau plancher qui reflète les profondes inquiétudes des ménages hexagonaux pour les mois à venir.

Emploi et niveau de vie : les ménages s’alarment

Cette dégradation continue de la confiance des consommateurs trouve sa source dans plusieurs facteurs. En premier lieu, les ménages redoutent une forte remontée du chômage dans les prochains mois. Après les annonces de plans sociaux et de fermetures de sites chez plusieurs grands groupes industriels en novembre, l’opinion des Français sur l’évolution du chômage se dégrade de 10 points. Un niveau d’inquiétude inédit depuis mai 2021.

Dans le même temps, de plus en plus de ménages craignent une érosion de leur niveau de vie dans les mois qui viennent. L’indice mesurant cette appréhension perd 4 points et passe sous sa moyenne de long terme, signe d’un fort pessimisme.

Vers une envolée des prix en 2025 ?

À ces craintes pour l’emploi et le pouvoir d’achat s’ajoute l’anticipation d’une inflation durablement élevée. Une proportion croissante de ménages (+5 points) s’attend à une accélération des prix dans les 12 prochains mois. De quoi peser sur les intentions d’achat et la consommation, moteur traditionnel de la croissance française.

Les ménages sont très pessimistes sur leur situation financière future. C’est un élément préoccupant car cela peut les conduire à augmenter leur épargne de précaution et rogner sur leurs dépenses.

– Analyse un économiste interrogé par l’AFP

L’épargne comme valeur refuge

Face à ces perspectives moroses, de nombreux foyers semblent vouloir se constituer une épargne de précaution. Selon l’Insee, la part de ménages jugeant opportun d’épargner progresse, se maintenant bien au-dessus de sa moyenne historique. Certes un point positif pour les finances des ménages, mais un comportement potentiellement préjudiciable à court terme pour l’activité économique du pays.

Des conséquences potentiellement lourdes

Cette nouvelle chute du moral des ménages fait craindre un ralentissement marqué, voire une contraction de la consommation et donc de la croissance en France dans les trimestres à venir. Un scénario redouté par le gouvernement, qui pourrait contraindre Bercy à revoir à la baisse ses prévisions pour 2025.

Avec un tel niveau de défiance des ménages, difficile d’être optimiste pour le premier semestre 2025. On risque d’aller vers une croissance molle, voire une récession si la consommation venait à flancher sérieusement.

– Prévient une source à Bercy

Cette dégradation de la confiance pourrait aussi compliquer la mise en oeuvre de certaines réformes prévues par l’exécutif, notamment celle des retraites, en exacerbant le mécontentement social. Autant de défis pour le gouvernement qui devra manœuvrer habilement pour ne pas casser le peu de croissance qui subsiste et éviter une coûteuse envolée des déficits.

Une seule certitude : avec une confiance en berne, des prix qui repartent à la hausse et un marché du travail vacillant, 2025 s’annonce d’ores et déjà comme une année à haut risque pour l’économie française. Les prochains mois seront décisifs pour savoir si le pays parviendra à éviter de sombrer dans la morosité.

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