Lors d’un discours devant les ambassadeurs français, le président Emmanuel Macron a pointé du doigt l’Iran comme étant le « principal défi stratégique et sécuritaire » pour la France, l’Europe et l’ensemble du Moyen-Orient. Selon lui, l’accélération du programme nucléaire iranien fait craindre d’arriver à un « point de rupture » dans les relations.
Au-delà de la question du nucléaire, le chef de l’État a également dénoncé l’implication de Téhéran dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ainsi que son soutien continu à des « groupes dangereux » actifs sur les différents terrains de confrontation au Moyen-Orient. Les tentatives iraniennes de déploiement en Afrique ont aussi été évoquées comme source d’inquiétude.
L’Iran au cœur du dialogue franco-américain
Face à ces multiples défis posés par l’Iran, Emmanuel Macron a souligné que la question iranienne serait « sans doute l’une des principales » sur lesquelles la France compte réengager le dialogue avec la nouvelle administration américaine de Donald Trump. Une coopération étroite entre Paris et Washington semble indispensable pour tenter d’infléchir la posture agressive adoptée par le régime des Mollahs ces derniers mois.
La difficile transition politique en Syrie
Évoquant la situation en Syrie, le président français a appelé à regarder « sans naïveté » le changement de régime en cours à Damas, tout en promettant un accompagnement dans la durée en faveur d’une « Syrie souveraine, libre et respectueuse de sa pluralité ». La France entend rester « fidèle » à ses alliés kurdes qui ont combattu aux côtés des Occidentaux contre l’organisation État islamique.
L’arrivée au pouvoir d’Ahmad al-Chareh, chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), est scrutée de près par la communauté internationale. Les ministres des Affaires étrangères français et allemand ont d’ailleurs rencontré le nouveau dirigeant syrien, plaidant pour une transition pacifique et inclusive après la fuite du président Bachar al-Assad qui était au pouvoir depuis plus de 20 ans.
Des défis géopolitiques majeurs
Le discours d’Emmanuel Macron devant les ambassadeurs démontre clairement que le Moyen-Orient, et plus particulièrement l’Iran, reste une zone de tensions et d’enjeux géostratégiques majeurs. Entre ambitions nucléaires, ingérences dans les conflits régionaux, soutien au terrorisme et volonté d’expansion, Téhéran apparaît comme une source de déstabilisation préoccupante.
La France, en coopération avec ses alliés, semble déterminée à contrer ces menaces par un savant mélange de fermeté et de dialogue. Mais la tâche s’annonce ardue tant les dossiers sont complexes et imbriqués, à l’image de la situation syrienne où se mêlent lutte anti-terroriste, équilibres communautaires fragiles et influences étrangères contradictoires.
Une chose est sûre : la diplomatie française et plus largement occidentale va devoir redoubler d’efforts et faire preuve d’unité et de cohérence pour tenter de pacifier durablement cette région du monde minée par les crises. Le défi iranien, priorité numéro un aux yeux d’Emmanuel Macron, constituera sans nul doute un test majeur pour la crédibilité et l’efficacité de cette action diplomatique dans les mois à venir.
