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Fin de vie : Les députés macronistes réfractaires négocient avec Vautrin

En coulisses, une bataille acharnée se joue entre la ministre Catherine Vautrin et les députés macronistes sceptiques sur le projet de loi fin de vie. Au cœur des discussions : l'aide active à mourir. Parviendront-ils à un compromis ?

Alors que les débats sur le projet de loi fin de vie s’enflamment à l’Assemblée nationale depuis plus d’une semaine, une bataille plus feutrée se joue en coulisses. Ce mercredi, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a en effet discrètement convié près de 25 députés de la majorité, pour la plupart sceptiques sur le texte, à un déjeuner de travail dans les murs de son ministère. L’objectif ? Tenter de désamorcer les tensions et trouver un compromis acceptable pour tous.

Des tractations en coulisses pour rassurer les réfractaires

Parmi les convives de ce déjeuner pas comme les autres, on retrouvait notamment une grande partie des élus du groupe Solfé­rino, considéré comme l’aile droite des marcheurs. Des députés comme Charles Rodwell ou Constance Le Grip, qui n’ont jamais caché leurs réserves sur la légalisation de l’aide active à mourir, mesure phare mais controversée du texte porté par le gouvernement.

Selon nos informations, les échanges auraient porté sur plusieurs points de crispation, à commencer par les garanties entourant la clause de conscience pour les médecins ne souhaitant pas pratiquer l’euthanasie. La question des modalités précises d’accès à la sédation profonde aurait également été abordée, tout comme l’articulation avec les dispositifs de soins palliatifs et d’accompagnement médical en fin de vie.

Vers un rééquilibrage du texte ?

Si le contenu précis des discussions reste secret, l’entourage de Catherine Vautrin assure que la ministre est “à l’écoute” et “ouverte à des ajustements” pour rassurer les députés les plus réticents. Une main tendue qui viserait à “rééquilibrer” le projet de loi, sans pour autant en dénaturer la philosophie générale.

L’objectif est de parvenir à un texte apaisé et consensuel. Personne n’a intérêt à ce que le débat se crispe davantage.

– Un proche de Catherine Vautrin

Parmi les pistes évoquées, certains avancent un possible renforcement du volet sur les directives anticipées, pour mieux faire connaître et respecter les volontés des patients en fin de vie. D’autres évoquent de possibles garde-fous supplémentaires concernant les procédures d’accès au suicide assisté.

Le spectre d’un nouveau revers pour la majorité

En arrière-plan de ces tractations, plane le spectre d’un nouveau camouflet pour le camp présidentiel, après l’échec cuisant de la réforme des retraites. Avec une majorité relative à l’Assemblée, le gouvernement ne peut se permettre aucune fronde sur un sujet aussi sensible et clivant que la fin de vie.

Signe que l’exécutif marche sur des œufs, Elisabeth Borne elle-même est montée au créneau mardi pour tenter d’amadouer les députés hésitants, assurant que le texte offrirait toutes les “garanties nécessaires”. Mais au vu des réactions mitigées sur les bancs de la majorité, les tractations pourraient se poursuivre jusqu’au bout de la nuit.

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