À cinquante jours de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, un vent de révolte souffle sur le secteur des VTC. Premier syndicat de la profession, Force Ouvrière INV a déposé un préavis de grève et menace de bloquer sous quinzaine l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle ainsi que le périphérique parisien. Un coup dur qui pourrait sérieusement perturber l’accès à la capitale à l’aube du plus grand événement sportif mondial.
Des revendications sur plusieurs fronts
Derrière ce mouvement social, les chauffeurs VTC entendent faire valoir plusieurs revendications pour « pouvoir travailler dans de bonnes conditions » pendant les Jeux Olympiques. Au cœur du problème, leur exclusion des 185 km de voies réservées aux athlètes, officiels et taxis durant la quinzaine olympique. Un privilège qui leur est refusé, contrairement à leurs concurrents directs.
Mais les griefs ne s’arrêtent pas là. Le syndicat FO-INV exige également l’application de la convention collective des transports routiers aux VTC, notamment en ce qui concerne les tarifs de nuit majorés. « Tout le monde y a droit, même les livreurs, sauf nous » déplore le secrétaire général Brahim Ben Ali.
Une « prime JO » au cœur des négociations
Autre cheval de bataille des VTC mobilisés : l’obtention d’une « prime JO » versée par les plateformes comme Uber ou Bolt, à l’image des compensations accordées aux forces de l’ordre ou aux agents SNCF et RATP. Un dédommagement calculé sur le chiffre d’affaires réalisé pendant les Jeux et qui apparaît comme légitime aux yeux des chauffeurs.
Tout le monde a eu une augmentation pour les JO, sauf nous.
Brahim Ben Ali, secrétaire général de FO-INV
Vers une mobilisation massive
Échaudé par les reports successifs des négociations avec le ministère des Transports, le syndicat promet une grève dure et largement suivie. Lors de leur dernier mouvement en décembre 2022, les VTC avaient réussi à réunir plus de 3000 chauffeurs lors d’une opération escargot sur le périphérique.
Signe d’une volonté d’apaisement, le ministère assure « échanger régulièrement avec les représentants des chauffeurs VTC ». Mais à moins d’un mois du coup d’envoi des Jeux, le compte à rebours est lancé. Reste à savoir si un terrain d’entente saura être trouvé pour éviter que les VTC ne viennent doucher la fête olympique.