Un accident tragique a endeuillé le sud de l’Éthiopie ce dimanche. Un camion, probablement surchargé, transportant des ouvriers de plantations de café et un groupe se rendant à un mariage, a basculé dans la rivière Gelana vers 17h30 heure locale. Le bilan provisoire fait état de 71 morts, dont 68 hommes et 3 femmes, sur les 76 passagers à bord.
D’après une source proche des autorités régionales de Sidama, le conducteur du véhicule « a perdu le contrôle sur une route sinueuse » en approchant d’un pont. La rivière, parsemée de grosses pierres, a rendu l’accident « particulièrement horrible » selon Wossenyeleh Simon, responsable de communication de la région. La plupart des victimes se sont écrasées sur ces rochers.
Un véhicule probablement surchargé
Bien que les circonstances exactes restent à déterminer, les autorités soupçonnent que le camion transportait plus de passagers que sa capacité ne le permettait. Wossenyeleh Simon souligne que parmi les victimes figurent quatre membres d’une même famille. L’accident ayant eu lieu un dimanche, jour de faible circulation, le véhicule a pu embarquer un nombre excessif de personnes sans être contrôlé.
Mobilisation rapide des secours
Dès l’alerte donnée, le personnel d’un hôpital voisin s’est rendu sur place pour porter assistance. Les équipes ont mené des opérations de recherche et de sauvetage pour tenter de retrouver des survivants, tout en récupérant les corps des personnes décédées. Seules cinq personnes ont survécu à ce drame, dont deux grièvement blessées qui reçoivent actuellement des soins.
Un lourd tribut psychologique
Si trois rescapés ont pu quitter l’hôpital, ils souffrent néanmoins de « stress mental et de choc psychologique » après avoir vécu cette effroyable tragédie. Des images floues diffusées par le Bureau de la santé de Sidama montrent l’ampleur du drame, avec de nombreux corps recouverts de bâches bleues sur les berges de la rivière.
La sécurité routière en question
Cet accident, un des plus meurtriers de ces dernières années en Éthiopie, met en lumière les défis persistants en matière de sécurité routière dans le pays. Les routes, souvent mal entretenues, sont le théâtre de nombreux drames. En septembre dernier, un bus avait dévié dans une rivière, faisant au moins 28 morts et 19 blessés graves. En 2018, 38 personnes avaient péri dans le nord du pays lors de la sortie de route de leur bus.
L’Afrique, continent le plus touché
Au-delà de l’Éthiopie, c’est tout le continent africain qui est confronté à ce fléau. Alors qu’il ne compte que 4% du parc automobile mondial, il concentre 19% des décès sur les routes en 2023 selon un rapport récent de l’OMS. Contrairement aux autres régions du monde, le nombre de tués sur les routes africaines a même augmenté de 17% entre 2010 et 2021. Un constat alarmant qui appelle à une prise de conscience et des actions urgentes pour endiguer cette hécatombe silencieuse.
Face à cette nouvelle tragédie, les autorités éthiopiennes devront mener une enquête approfondie pour comprendre les causes exactes de l’accident et en tirer les leçons nécessaires. Il est impératif de renforcer les contrôles, d’améliorer les infrastructures routières et de sensibiliser la population aux risques liés à la surcharge des véhicules et au non-respect des règles de sécurité. Chaque vie perdue sur les routes est un drame qui pourrait et devrait être évité. Il est temps d’agir pour que de tels accidents ne se reproduisent plus.