Le conflit qui oppose Israël aux rebelles Houthis du Yémen prend un tournant alarmant. Selon des sources onusiennes, les dernières frappes aériennes menées par l’armée israélienne sur des sites stratégiques yéménites, dont l’aéroport international de Sanaa, la capitale, suscitent une vive inquiétude quant à l’escalade des tensions dans la région.
Un raid dévastateur sur l’aéroport de Sanaa
D’après des informations concordantes, les bombardements israéliens ont ciblé jeudi plusieurs installations contrôlées par les Houthis, le mouvement rebelle soutenu par l’Iran. L’aéroport de Sanaa a été particulièrement touché, faisant six morts parmi les civils selon un bilan provisoire communiqué par les insurgés. Un membre d’équipage d’un avion humanitaire de l’ONU a également été blessé lors de l’attaque.
Ces frappes interviennent dans un contexte de fortes tensions entre Israël et les Houthis. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza en octobre 2023, les rebelles yéménites ont multiplié les attaques contre l’État hébreu en signe de solidarité avec les Palestiniens. Ils visent aussi régulièrement des navires liés selon eux à Israël ou à ses alliés occidentaux en mer Rouge et dans le golfe d’Aden.
L’ONU appelle à la retenue
Face à cette dangereuse escalade, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a appelé toutes les parties à cesser les actions militaires. Sa porte-parole a souligné que les frappes sur les ports et l’aéroport de Sanaa « posent de graves risques aux opérations humanitaires à un moment où des millions de personnes ont besoin d’aide vitale » dans un pays ravagé par des années de guerre.
« Les frappes aériennes israéliennes aujourd’hui sur l’aéroport international de Sanaa, des ports de la mer Rouge et des centrales électriques au Yémen sont particulièrement alarmantes. »
– Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU
Riposte d’Israël aux attaques des Houthis
Les autorités israéliennes justifient ces raids comme une réponse aux nombreuses attaques des Houthis cette dernière année, qui menacent selon elles « les civils, la stabilité régionale et la liberté de navigation maritime ». Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait demandé à l’armée de « détruire les infrastructures » des rebelles après qu’un missile tiré par ces derniers a fait 16 blessés à Tel-Aviv samedi dernier.
Mais pour de nombreux observateurs, la stratégie israélienne risque surtout d’attiser les flammes d’un conflit qui a déjà fait des centaines de milliers de victimes et provoqué l’une des pires crises humanitaires au monde depuis 2014. Malgré les appels à la désescalade, Israël semble déterminé à intensifier la pression militaire sur les Houthis et leur parrain iranien, quitte à plonger le Yémen encore davantage dans le chaos.
Une poudrière régionale
Au-delà du drame humanitaire, c’est toute la stabilité de la région qui est en jeu. Le Yémen est devenu ces dernières années le théâtre d’une guerre par procuration entre l’Iran, qui soutient les Houthis, et une coalition menée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, alliés d’Israël. Avec l’implication directe de l’État hébreu, le risque d’un embrasement régional n’est plus à exclure.
Face à cette situation explosive, la communauté internationale semble bien en peine d’imposer un cessez-le-feu durable et d’amener les belligérants à la table des négociations. Malgré les efforts des Nations unies et de certaines diplomaties, les armes continuent de parler au Yémen, faisant fi des souffrances indicibles d’une population prise en étau. Il est plus que temps que la raison l’emporte sur la logique destructrice de la guerre.
