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Atterrissage forcé d’un avion Swiss : un moteur en cause

Un vol Swiss a dû atterrir d'urgence à cause d'un problème moteur. Les premiers éléments de l'enquête orientent vers une défaillance technique de l'A220. La compagnie se veut rassurante sur la sécurité de sa flotte...

Lundi dernier, les passagers d’un vol Swiss reliant Bucarest à Zurich ont eu la frayeur de leur vie. Leur Airbus A220-300 a dû effectuer un atterrissage d’urgence à Graz en Autriche à cause d’un dégagement de fumée provenant de l’un des moteurs. Cet incident, qui a nécessité l’hospitalisation de deux membres d’équipage, soulève des questions sur la fiabilité de cet appareil dernier cri.

Une enquête technique en cours

Trois jours après les faits, les premières conclusions de l’enquête diligentée par les autorités autrichiennes semblent pointer vers un dysfonctionnement du moteur fourni par le constructeur américain Pratt & Whitney. Selon un communiqué de la compagnie aérienne helvétique, les éléments recueillis à ce stade orientent vers un «problème technique sur l’un des moteurs» de l’avion incriminé.

Swiss précise cependant que les investigations sont toujours en cours et que «la cause exacte n’est pas encore clairement déterminée». L’analyse d’un incident aérien est en effet un processus complexe qui requiert une expertise poussée et la collaboration de nombreux acteurs (avionneur, motoriste, autorités…).

Vers un défaut de conception ?

Si la responsabilité des moteurs Pratt & Whitney se confirmait, cela raviverait les inquiétudes sur cet équipement qui avait déjà posé des soucis de fiabilité par le passé. En 2023, Swiss avait dû immobiliser une partie de sa flotte d’A220 pour procéder à des inspections approfondies suite à plusieurs incidents impliquant les réacteurs de l’avionneur américain.

À l’époque, les problèmes avaient pu être résolus via des modifications et mises à jour. Mais ce nouvel incident, s’il est avéré, pourrait remettre en cause plus fondamentalement la conception même de ces moteurs de dernière génération. Une perspective inquiétante pour les compagnies ayant misé sur l’A220, un monocouloir économe en carburant.

Swiss se veut rassurante

Face aux interrogations légitimes suscitées par cet atterrissage en catastrophe, Swiss s’efforce de rassurer. La compagnie souligne que rien n’indique à ce stade «un problème fondamental compromettant la sécurité» de l’A220. Elle rappelle que cet avion de ligne «moderne et sûr» cumule plus de 36 millions d’heures de vol.

« À ce jour, tous les signaux confirment qu’il n’y a pas de problème fondamental compromettant la sécurité »

– Swiss

Pas question donc de clouer au sol les 30 A220 de sa flotte comme le réclament certaines voix. Swiss estime qu’une telle décision serait prématurée et disproportionnée en l’état actuel des connaissances. Elle assure coopérer pleinement avec les autorités pour faire toute la lumière sur ce grave incident.

Bilan humain

On peut se réjouir que cet atterrissage d’urgence n’ait pas fait de blessés graves parmi les 74 passagers à bord, dont seulement une dizaine a dû recevoir des soins. La grande professionnalité de l’équipage mérite d’être saluée. Malheureusement, deux personnels de cabine restent hospitalisés dont l’un en soins intensifs.

Cet épisode illustre une fois de plus les risques du métier de navigant et l’importance cruciale d’une maintenance rigoureuse des aéronefs. En attendant les conclusions définitives de l’enquête, on ne peut qu’espérer un prompt rétablissement aux blessés et un retour rapide de la sérénité pour les passagers et personnels de Swiss.

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