Alors que le conflit meurtrier se poursuit à Gaza, le Hamas et Israël se livrent une guerre des mots, s’accusant mutuellement de torpiller les négociations en vue d’un accord de cessez-le-feu et d’un échange de prisonniers. Malgré des efforts diplomatiques intenses impliquant le Qatar, l’Égypte et les États-Unis, les deux camps semblent plus éloignés que jamais d’une résolution pacifique.
Des pourparlers au point mort
Mercredi, le mouvement islamiste palestinien a pointé du doigt Israël, affirmant que l’État hébreu avait introduit de « nouvelles conditions » dans les discussions indirectes en cours à Doha. Ces exigences porteraient sur le retrait des troupes israéliennes, le cessez-le-feu, le retour des déplacés et un échange de prisonniers. Selon le Hamas, ces demandes auraient « repoussé la conclusion d’un accord ».
Israël n’a pas tardé à riposter, dénonçant à son tour le Hamas pour « poser de nouveaux obstacles » et revenir sur des points qui avaient pourtant fait consensus. Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a martelé que l’organisation palestinienne « mentait une fois de plus ».
Lourd bilan humain
Cette guerre des mots intervient dans un contexte particulièrement sanglant. Depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit actuel :
- 1.208 Israéliens ont perdu la vie, majoritairement des civils
- 45.361 Palestiniens ont été tués à Gaza, principalement des civils également selon l’ONU
- 96 Israéliens sont toujours retenus en otage par le Hamas, dont 34 considérés comme morts
Gaza fait face à une catastrophe humanitaire sans précédent, subissant de plein fouet les assauts dévastateurs de l’armée israélienne qui a juré d’anéantir le Hamas au pouvoir dans l’enclave.
Points d’achoppement
Parmi les principaux nœuds des négociations figurent le caractère permanent ou non du cessez-le-feu et la future gouvernance de Gaza. Israël refuse catégoriquement que le Hamas puisse un jour reprendre les rênes du territoire. Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a martelé qu’il n’y aurait « pas de pouvoir du Hamas ni d’organisation militaire du Hamas, mais une nouvelle réalité ».
Autre point de friction : le sort de la bande de terre le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte, appelée couloir de Philadelphie, actuellement sous contrôle de l’armée israélienne.
Appel des familles d’otages
À l’approche de la fête juive de Hanouka, des proches d’Israéliens retenus à Gaza ont exhorté Benjamin Netanyahu de parvenir à un accord pour les ramener.
Il est temps de les ramener, Netanyahu, ça dépend de toi. Tout le monde veut leur retour et est prêt à payer un prix fort, mais il est temps, n’attends pas.
– Sharon Sharabi, dont les frères Eli et Yossi sont otages à Gaza.
Malgré ces appels et la pression diplomatique, aucune percée décisive ne semble se profiler à court terme. Pendant ce temps, civils israéliens et palestiniens continuent de payer le prix fort de ce conflit qui s’enlise. Selon des sources de la Défense civile de Gaza, au moins 17 Palestiniens supplémentaires, dont des femmes et des enfants, ont péri mercredi dans des frappes israéliennes.
Alors que le Hamas et Israël campent sur leurs positions, l’avenir de Gaza et de ses habitants reste plus que jamais incertain. La communauté internationale parviendra-t-elle à arracher un compromis aux deux belligérants ? Ou ce tragique statu quo est-il voué à perdurer ? Les prochains jours seront décisifs.