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Négociations Gaza Israël-Hamas Toujours Bloquées

Négociations Gaza sous haute tension : Israël et le Hamas se renvoient la balle, s'accusant tour à tour de bloquer un potentiel accord via le Qatar et l'Égypte. Des dizaines de milliers de victimes depuis le début de la guerre il y a un an, et toujours pas de trêve en vue malgré une médiation diplomatique intense. Quels sont les véritables points de blocage ?

Alors que la guerre fait rage dans la bande de Gaza depuis plus d’un an, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas pour tenter de parvenir à un accord semblent à nouveau dans l’impasse. Ce mercredi, les deux camps se sont accusés mutuellement d’enrayer le processus de discussions en cours à Doha, sous médiation du Qatar et de l’Égypte. Des déclarations qui tranchent avec l’optimisme prudemment affiché ces derniers jours.

Le Hamas dénonce de « nouvelles conditions » israéliennes

Dans un communiqué, le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a pointé du doigt l’État hébreu. Selon lui, Israël aurait posé de « nouvelles conditions » dans les tractations actuelles :

« L’occupation (israélienne) a imposé de nouvelles conditions, concernant le retrait (de ses troupes de la bande de Gaza), le cessez-le-feu, les prisonniers (otages retenus à Gaza et Palestiniens détenus par Israël) et le retour des déplacés, ce qui a repoussé la conclusion d’un accord. »

– Communiqué du Hamas

Des revendications qui auraient ainsi fait reculer la perspective d’un cessez-le-feu pourtant espéré comme imminent par beaucoup d’observateurs. Le Hamas maintient cependant que « les négociations pour un cessez-le-feu et un échange de prisonniers » étaient « toujours en cours à Doha ».

Israël accuse en retour le Hamas de « mensonges » et « reculs »

La réponse d’Israël ne s’est pas fait attendre. Quelques minutes après le communiqué du Hamas, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a fermement démenti ces accusations :

« L’organisation terroriste Hamas ment une fois de plus, revenant en arrière sur des points qui avaient fait l’objet d’un accord, et continuant de poser de nouveaux obstacles dans les négociations. »

– Bureau de Benjamin Netanyahu

Selon une source proche du dossier, le gouvernement israélien maintient que des « avancées significatives » ont été réalisées lors des dernières discussions à Doha, démenties par les déclarations du Hamas. La même source indique qu’Israël « ne renoncera pas à ses conditions légitimes pour mettre fin au conflit ».

Un lourd bilan, des différends persistants

Pour rappel, cette guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas qui avait fait 251 otages israéliens dont 96 sont toujours retenus à Gaza (34 officiellement déclarés décédés). Au total, le conflit a causé la mort de plus de 1 200 personnes côté israélien, majoritairement des civils. Côté palestinien, le bilan s’élève à plus de 45 000 victimes civiles, selon l’ONU se basant sur les données communiquées par le Hamas.

Malgré une médiation diplomatique intense, notamment via le Qatar et l’Égypte, aucun cessez-le-feu durable n’a pu être instauré depuis novembre 2023. Les principaux points d’achoppement concernent :

  • La nature permanente ou temporaire d’un éventuel cessez-le-feu
  • La question de la gouvernance de Gaza après le conflit
  • Le sort des nombreux prisonniers et otages des deux côtés
  • Les conditions imposées par Israël, notamment le retrait total du Hamas de Gaza

Benjamin Netanyahu a ainsi réaffirmé la semaine dernière sa position intransigeante : pas question d' »accepter de mettre fin à la guerre avant le retrait du Hamas » et encore moins de « le laisser au pouvoir à Gaza, à 50 kilomètres de Tel-Aviv ». Une ligne dure qui semble difficilement compatible avec les revendications du Hamas.

Vers une impasse dangereuse ?

En dépit des canaux de discussion maintenus ouverts, le fossé ne cesse de se creuser entre les positions israéliennes et palestiniennes. Beaucoup craignent que l’impasse actuelle ne conduise à une escalade militaire incontrôlable, dans une région déjà à vif.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé mercredi « toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à œuvrer de bonne foi pour sortir de cette spirale destructrice ». Mais sur le terrain, la méfiance et les accusations mutuelles semblent pour l’heure prendre le pas sur la volonté de compromis.

Alors que les souffrances des populations civiles des deux côtés atteignent des niveaux insoutenables après un an de guerre, la communauté internationale retient son souffle. Entre lignes rouges, intérêts divergents et rancœurs accumulées, la voie vers une désescalade et une paix durable apparaît chaque jour plus étroite.

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