Haïti replonge une fois de plus dans le chaos et la violence. Ce mardi, une fusillade d’une rare intensité a éclaté lors de la cérémonie de réouverture de l’hôpital principal de Port-au-Prince, faisant plusieurs blessés dont des journalistes venus couvrir l’événement. Un acte d’une violence inouïe attribué aux gangs armés qui sèment la terreur dans la capitale haïtienne depuis des mois.
L’insécurité gangrène Port-au-Prince
Selon des sources proches du dossier, la fusillade a éclaté en plein cœur de la cérémonie de réouverture de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), aussi connu sous le nom d’Hôpital général. Cet établissement, le plus important de Port-au-Prince, était fermé depuis fin février après avoir été pris pour cible par des membres de la redoutable coalition de gangs « Viv ansanm » (« vivre ensemble »).
Les premiers éléments font état de plusieurs blessés, dont des journalistes touchés alors qu’ils se trouvaient à l’intérieur du bâtiment. Des photos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des personnes ensanglantées au sol, tandis que la panique s’emparait de l’hôpital.
C’est la panique totale au centre-ville.
Un témoin de la scène
Les gangs multiplient les exactions
Cette attaque intervient dans un contexte d’insécurité croissante à Port-au-Prince, où les gangs multiplient les exactions depuis plusieurs semaines. Pillages, viols, enlèvements, meurtres… Les groupes armés font régner la terreur en toute impunité dans la capitale haïtienne, n’hésitant pas à s’en prendre à des bâtiments sensibles comme les hôpitaux.
La semaine dernière, la coalition « Viv ansanm » avait déjà incendié un autre centre hospitalier majeur de Port-au-Prince, détruisant une grande partie des installations. Si aucune victime n’était à déplorer, l’attaque avait provoqué un vif émoi dans le pays.
La communauté internationale impuissante
Face à cette situation chaotique, la communauté internationale semble bien en peine d’endiguer la spirale de violence. L’arrivée cet été d’une mission multinationale d’appui à la police haïtienne, menée par le Kenya et soutenue par l’ONU et les États-Unis, n’a pas permis de faire reculer les groupes armés.
Début décembre, l’ONU faisait état d’au moins 207 personnes tuées lors d’exactions ordonnées par un puissant chef de gang contre des pratiquants du culte vaudou. Un nouveau massacre qui illustre l’impuissance des autorités à ramener l’ordre et la sécurité dans le pays.
Date | Événement | Nombre de victimes |
---|---|---|
Février 2023 | Attaque de l’Hôpital général par « Viv Ansanm » | Hôpital fermé, pas de victimes |
Décembre 2023 | Exactions contre des pratiquants vaudous | Au moins 207 morts |
Quel avenir pour Haïti ?
Cette énième attaque sanglante soulève une fois de plus la question de l’avenir d’Haïti, pays pauvre des Caraïbes en proie à une instabilité chronique. Certains habitants, pris en étau entre la violence des gangs et la misère, tentent par tous les moyens de fuir le pays, au péril de leur vie.
Mais pour ceux qui restent, le quotidien est un combat permanent pour survivre dans un environnement toujours plus hostile et imprévisible. Face à l’incapacité des pouvoirs publics et de la communauté internationale à ramener la paix, beaucoup s’interrogent sur l’avenir de la première république noire, jadis symbole d’émancipation et d’espoir.
Alors que les gangs étendent chaque jour un peu plus leur emprise sur Port-au-Prince et le reste du pays, il y a urgence à agir pour éviter que Haïti ne sombre définitivement dans le chaos. Mais en l’absence d’une réponse ferme et coordonnée, le bout du tunnel semble encore bien loin pour la population haïtienne, une fois de plus victime de la violence aveugle.