En pleine campagne pour les élections européennes, Valérie Hayer, tête de liste de la majorité présidentielle, traverse une zone de turbulences. Sondage après sondage, sa liste s’érode inexorablement, semant le doute sur sa capacité à convaincre. Pourtant, si l’on y regarde de plus près, les difficultés rencontrées par la candidate ne lui sont pas toutes imputables.
Une campagne semée d’embûches
Novice en politique, Valérie Hayer a dû se jeter dans le grand bain d’une élection nationale sans véritable préparation. Malgré son expérience au Parlement européen, elle ne maîtrisait pas tous les codes et les pièges d’une campagne de cette envergure. Un apprentissage accéléré qui lui a valu quelques faux-pas.
Mais au-delà de son inexpérience, c’est surtout le manque de soutien des poids lourds de la majorité qui a plombé sa dynamique. Aucun des ministres ou chefs de parti n’a souhaité prendre la tête de liste, préférant se concentrer sur leur carrière nationale. Un signal négatif envoyé aux électeurs sur l’importance accordée à ce scrutin.
Une logistique politique défaillante
Enfin, Valérie Hayer a pâti d’une logistique politique et militante insuffisante pour mener une campagne de terrain efficace. Entrée tardivement en lice, elle n’a pas bénéficié de la préparation nécessaire pour appréhender un tel défi. Un handicap certain face à des adversaires plus expérimentés.
La faute originelle est le refus de tous les poids lourds de la macronie de conduire la liste.
– Un proche de la majorité
L’ombre du vote sanction
Mais la principale difficulté rencontrée par Valérie Hayer reste la tentation du vote sanction contre le couple exécutif. En s’exposant fortement dans cette campagne, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont pris le risque de cristalliser le mécontentement sur leur politique nationale. Un contexte défavorable qui parasité le message européen porté par leur candidate.
Malgré ces vents contraires, Valérie Hayer s’accroche et tente de faire entendre sa voix. Reste à savoir si elle parviendra in extremis à redresser la barre, ou si elle fera les frais d’erreurs stratégiques qui la dépassent. Une chose est sûre : elle aura appris dans la douleur les réalités d’une campagne politique de haute volée.