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Assassinat De 6 Otages à Gaza : Une Enquête Israélienne Pointe Du Doigt Le Hamas

Une enquête israélienne conclut que la présence de ses troupes à Gaza a poussé le Hamas à exécuter 6 otages détenus depuis une attaque sans précédent. Les négociations pour un cessez-le-feu et la libération des otages restant se poursuivent, dans l'ombre d'un lourd bilan humain...

C’est une terrible révélation qui vient d’être faite par les autorités israéliennes. Selon les conclusions d’une enquête interne de l’armée, la présence de troupes israéliennes dans la région de Rafah, dans le sud de Gaza, aurait poussé des combattants du mouvement islamiste Hamas à assassiner six otages qu’ils détenaient depuis près d’un an.

Cette tragédie, un nouveau coup dur pour les familles des victimes, s’inscrit dans le contexte d’un conflit meurtrier entre Israël et le Hamas qui a fait des milliers de morts depuis octobre dernier. Une attaque sans précédent du groupe armé palestinien en territoire israélien avait alors entraîné une vaste campagne militaire en représailles.

Les corps des six otages retrouvés dans un puits à Gaza

C’est fin août, près d’un mois après leur exécution présumée, que les corps sans vie des six otages israéliens ont été découverts par l’armée dans un puits souterrain à Gaza. Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Hersh Goldberg-Polin, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino avaient été enlevés le 7 octobre 2023 lors de l’attaque du Hamas en Israël, qui a fait 1208 morts dont une majorité de civils.

D’après les premiers éléments communiqués par l’armée israélienne à l’époque, les six hommes avaient été exécutés d’une balle dans la tête par leurs ravisseurs juste avant l’arrivée des soldats israéliens à leur hauteur. Une enquête interne avait été ouverte pour éclaircir les circonstances exactes de ce drame.

Une « influence circonstancielle » de la présence des troupes israéliennes

Près de trois mois plus tard, cette enquête a livré ses conclusions, relayées ce mardi dans un communiqué de l’armée israélienne. Elles pointent du doigt « une influence circonstancielle » de la présence de troupes israéliennes sur la décision des « terroristes du Hamas » d’assassiner les otages, même si les opérations militaires au sol sont décrites comme « progressives et prudentes ».

« Le chef d’état-major a déterminé, sur la base de l’enquête, que les otages avaient été tués par des tirs de terroristes du Hamas, alors que les forces de l’armée opéraient dans la zone. »

Communiqué de l’armée israélienne

Un terrible constat pour les familles des victimes, qui appellent dans un communiqué à « un accord qui garantisse le retour de tous les otages encore retenus à Gaza dans un délai rapide et prédéterminé ». Car parmi les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 96 sont toujours détenues par le Hamas. Trente-quatre ont par ailleurs été déclarées mortes par l’armée israélienne.

Des négociations en coulisses pour un cessez-le-feu et un accord sur les otages

En parallèle de l’enquête, des négociations indirectes se sont tenues ces derniers jours à Doha, la capitale du Qatar, entre des émissaires israéliens et du Hamas. Avec la médiation des Qataris, des Égyptiens et des Américains, l’objectif est de parvenir à un cessez-le-feu durable et à un accord sur le sort des otages.

Lundi devant le Parlement, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué « quelques progrès » dans ces tractations. Son bureau a précisé mardi que les négociateurs israéliens étaient revenus de Doha après des « négociations significatives », pour des « consultations internes concernant la poursuite des négociations ». Côté palestinien, le Hamas et d’autres groupes armés ont également fait état d’avancées.

Un lourd bilan humain et des accusations de crimes de guerre

Ces développements diplomatiques interviennent alors que le bilan de ce conflit approche des 50 000 morts. Selon une source proche du ministère de la Santé du Hamas à Gaza, jugée fiable par l’ONU, plus de 45 000 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne, en majorité des civils.

Des ONG dénoncent des crimes de guerre commis par l’armée israélienne, comme des bombardements aveugles de zones résidentielles. Israël affirme de son côté faire son possible pour épargner les civils et accuse le Hamas de les utiliser comme « boucliers humains ». Le mouvement islamiste est également pointé du doigt pour ses tirs de roquettes indiscriminés vers les villes israéliennes.

Cette enquête révélant l’impact, même indirect, de la présence des soldats israéliens dans l’assassinat des six otages par le Hamas risque de jeter une ombre supplémentaire sur les opérations militaires menées par l’État hébreu. Un cessez-le-feu et un accord sur les otages apparaissent plus que jamais comme la seule issue pour mettre fin à ce cycle de violences meurtrières.

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