Le monde du rugby français retient son souffle. Teddy Thomas, le talentueux centre du Stade Rochelais, a été cité à comparaître devant la redoutable commission de discipline de la Ligue Nationale de Rugby. En cause : un plaquage dangereux commis sur le joueur clermontois Theo Giral lors de la 12ème journée de Top 14. Un geste qui n’avait valu qu’un carton jaune sur le moment, mais dont les répercussions pourraient s’avérer bien plus lourdes pour le joueur et son club.
Un acte qui ne passe pas inaperçu
Les images ont fait le tour des réseaux sociaux et des plateaux télé. On y voit Teddy Thomas percuter violemment au niveau du cou Theo Giral lors d’une attaque côté ouvert des Clermontois. Un geste spectaculaire et dangereux, qui a immédiatement fait réagir observateurs et spécialistes. Si l’arbitre de la rencontre, Pierre Brousset, s’est contenté d’un carton jaune, le superviseur de la rencontre a jugé bon de citer le joueur rochelais.
Des précédents qui interpellent
Ce n’est malheureusement pas la première fois que ce type de gestes est pointé du doigt dans le rugby professionnel. Ces dernières années, la question de la sécurité des joueurs et des commotions cérébrales a pris une place prépondérante. World Rugby, la fédération internationale, a d’ailleurs durci son règlement et ses sanctions dans ce domaine. Nul doute que la commission de la LNR aura ces éléments en tête au moment de juger le cas Teddy Thomas.
Pour moi c’est un plaquage à deux qui envoie sur un joueur qui est haut. Donc je pense qu’on a du jeu déloyal.
Pierre Brousset, arbitre de la rencontre
Un joueur et un club sous pression
Teddy Thomas et le Stade Rochelais jouent gros dans cette affaire. Selon nos informations, l’international aux 28 sélections risque plusieurs semaines de suspension. Une absence qui pèserait lourd dans une fin de saison décisive, où chaque point comptera dans la course à la qualification. Les Maritimes, actuels 5èmes du championnat, ne peuvent se permettre de perdre un joueur cadre sur la durée.
Contactés par notre rédaction, le club et l’entourage du joueur n’ont pas souhaité faire de commentaires avant la décision de la commission. L’audience est prévue le 2 janvier prochain. D’ici là, les questions et les suppositions iront bon train. Teddy Thomas a-t-il commis une faute lourde et intentionnelle ? Ou était-ce un geste maladroit sans volonté de nuire, dans le feu de l’action ? La commission devra trancher et assumer son rôle d’arbitre suprême, entre fermeté et clémence.
Le rugby français retient son souffle
Cette convocation est un nouveau coup dur pour un rugby français déjà secoué par les affaires ces derniers mois. Entre les révélations chocs sur des faits présumés de violences sexuelles, les tensions récurrentes entre la Ligue et la Fédération, la baisse d’attractivité du Top 14, le malaise est profond. L’heure est à l’introspection pour ce sport ô combien populaire mais qui semble arriver à un tournant de son histoire.
La décision qui sera rendue dans le cas Teddy Thomas, au-delà du cas individuel, aura valeur de message pour tout un championnat. Sanctionner durement le fautif pour l’exemple, quitte à pénaliser son club ? Ou faire preuve de mesure et de pédagogie, en tenant compte du contexte et de l’absence d’intention de nuire ? Le débat promet d’être animé. Une chose est sûre : toute la planète ovale aura les yeux rivés sur la commission de discipline le 2 janvier. En espérant que sa décision, quelle qu’elle soit, contribue à assainir et pacifier les terrains.
