La nomination de Manuel Valls au poste de ministre des Outre-mer dans le gouvernement de François Bayrou n’en finit pas de faire des vagues. Depuis l’annonce de cette surprenante décision lundi soir, les réactions indignées se multiplient, en particulier du côté de la gauche et des anciens camarades de parti de l’ex-Premier ministre.
Une trahison impardonnable pour la gauche
Pour beaucoup à gauche, voir Manuel Valls récupérer un maroquin est vécu comme une véritable provocation. Les mots sont durs, à l’image du député Arthur Delaporte qui n’y va pas par quatre chemins :
Manuel Valls est l’incarnation de la loose et de la trahison.
Arthur Delaporte, député PS
Pierre Jouvet, le patron du PS, enfonce le clou en qualifiant Valls de « risée pour la France entière ». Un rejet sans appel qu’il justifie par l’élimination de l’ancien maire d’Évry aux dernières législatives.
Des Insoumis vent debout
À l’extrême-gauche aussi, la pilule a du mal à passer. Le député LFI Louis Boyard juge cette nomination comme « le summum de l’insulte » quand son collègue Raphaël Arnault ironise :
Quand tu en arrives au point de sortir la carte Manuel Valls, c’est que vraiment tu n’as plus de joker.
Raphaël Arnault, député LFI
Le tonitruant Aymeric Caron exprime quant à lui son « dégoût le plus profond », accusant Valls de soutenir « le génocide palestinien ».
Le spectre d’un retour avorté à Barcelone
Beaucoup, à l’instar du député Arthur Delaporte, ont ressorti des vidéos de 2018 où l’on voit Manuel Valls faire ses adieux à la politique française pour tenter sa chance à la mairie de Barcelone. Une tentative qui s’était soldée par un échec cuisant.
Aujourd’hui, son grand retour dans un ministère régalien en pleine crise outre-mer a de quoi surprendre. François Bayrou s’en explique :
Manuel Valls est une personnalité kamikaze par moments. Mais face aux défis immenses auxquels font face nos territoires d’outre-mer, son expérience sera précieuse.
François Bayrou, Premier ministre
Une popularité en berne mais une expérience précieuse
Malgré des casseroles qui lui collent à la peau, Valls peut en effet se targuer d’une solide expérience gouvernementale. Ministre de l’Intérieur puis Premier ministre sous Hollande, il a déjà été confronté à des situations de crise.
Son positionnement intransigeant sur les questions régaliennes et son côté « droit dans ses bottes » pourraient paradoxalement être des atouts dans le contexte actuel explosif.
Mais pour l’heure, l’incompréhension prédomine à gauche. Les prochaines semaines diront si Manuel Valls parviendra à faire oublier son passé sulfureux pour imprimer sa marque au ministère des Outre-mer. Un défi de taille pour ce revenant inattendu de la politique.