Alors que la flotte du Vendée Globe 2024 s’apprête à entamer la remontée de l’Atlantique, les récits des marins ayant franchi le Cap Horn ces derniers jours nous plongent dans l’intensité extrême de ce passage iconique. Yoann Richomme et Charlie Dalin, mardi, puis Jérémie Beyou mercredi, ont eu la chance de doubler le mythique rocher dans des conditions clémentes. Tous n’ont pas eu cette fortune. Retour sur quelques témoignages saisissants de ces aventuriers des mers ayant tutoyé l’enfer du « cinquantième rugissant ».
Face à la furie des éléments déchaînés
En 2020, Kevin Escoffier, qui faisait une course remarquée, se souvient avoir pénétré dans un « mur de vent » en approchant le cap : « J’ai vu arriver un grain avec 65 nœuds, ça m’est tombé dessus d’un coup. Je n’avais que mes voiles de cape et j’ai quand même connu des rafales à 80 nœuds (148 km/h). C’était impressionnant. » Le skipper, qui a peu après chaviré au cœur d’une tempête, a bien cru avoir vécu ses derniers instants : « À un moment, j’ai vraiment pensé que c’était terminé, que le bateau allait se désintégrer« . Des pointes de vent vertigineuses qu’avait également essuyées Jean Le Cam lors de l’édition 2016, avec des rafales à plus de 100 nœuds (185 km/h).
Confronté à une mer démente et des creux de 10 mètres, Louis Burton se remémore cette nuit cauchemardesque en 2012 : « J’ai pris la peur de ma vie. J’étais terrorisé dans mon bateau qui partait dans tous les sens, les vagues vous tombent dessus sans prévenir. À chaque plongeon, j’avais peur que le mât ne résiste pas. J’ai vraiment cru que j’allais y passer. » Une angoisse viscérale qu’a aussi connue Samantha Davies en 2008. Prise dans un grain monstrueux avec des vents de 65 nœuds et une mer démontée, la navigatrice britannique raconte : « Je n’avais jamais eu aussi peur sur un bateau. Le bruit était assourdissant, j’avais l’impression d’être dans une machine à laver géante, ballottée dans tous les sens.«
L’océan Austral, royaume de la solitude
Au cœur des 40e rugissants, le Cap Horn fait figure d’ultime examen pour les solitaires. Un test impitoyable qui, s’il est franchi, ouvre la voie du retour et signe un accomplissement majeur, comme le souligne Yannick Bestaven, vainqueur de la dernière édition : « Passer le Horn, c’est une délivrance, une fierté immense. On sait qu’on a réussi quelque chose d’unique quand on le laisse derrière soi. C’est le juge de paix de la course.«
Pourtant, les épreuves ne s’arrêtent pas là, comme le rappelle Michel Desjoyeaux, triple vainqueur de l’épreuve : « Il ne faut pas crier victoire trop vite. Même après le Horn, tout peut arriver, l’Atlantique peut réserver de sacrées surprises. Tant qu’on n’a pas coupé la ligne, on n’est jamais à l’abri. »
Jusqu’aux Sables d’Olonne, les marins devront encore puiser dans leurs ressources pour achever leur tour du monde et, peut-être, monter sur le podium tant convoité. Avec le soulagement d’avoir dompté le Cap Horn, ce « dragon » des Cinquantièmes rugissants qui aura à jamais marqué leur destin de marin.
Au-delà de la violence des éléments, l’isolement extrême marque souvent les esprits lors du passage du Cap Horn. Ainsi Arnaud Boissière, en 2012, confie avoir ressenti un profond sentiment de vulnérabilité en croisant ce coin reculé du globe : « On se sent minuscule et totalement livré à soi-même. S’il vous arrive quelque chose ici, les secours mettront des jours à vous rejoindre, si tant est qu’ils vous retrouvent. C’est une solitude écrasante.«
Un face-à-face avec soi-même qu’expose aussi Alexia Barrier, passée par là en 2020 : « On est complètement coupé du monde, il n’y a pas d’âme qui vive à des centaines de milles à la ronde. C’est juste vous, votre bateau et cet océan sans fin et souvent hostile. Il faut être solide mentalement pour affronter ça.«
Le Horn, juge de paix impitoyable
Au cœur des 40e rugissants, le Cap Horn fait figure d’ultime examen pour les solitaires. Un test impitoyable qui, s’il est franchi, ouvre la voie du retour et signe un accomplissement majeur, comme le souligne Yannick Bestaven, vainqueur de la dernière édition : « Passer le Horn, c’est une délivrance, une fierté immense. On sait qu’on a réussi quelque chose d’unique quand on le laisse derrière soi. C’est le juge de paix de la course.«
Pourtant, les épreuves ne s’arrêtent pas là, comme le rappelle Michel Desjoyeaux, triple vainqueur de l’épreuve : « Il ne faut pas crier victoire trop vite. Même après le Horn, tout peut arriver, l’Atlantique peut réserver de sacrées surprises. Tant qu’on n’a pas coupé la ligne, on n’est jamais à l’abri. »
Jusqu’aux Sables d’Olonne, les marins devront encore puiser dans leurs ressources pour achever leur tour du monde et, peut-être, monter sur le podium tant convoité. Avec le soulagement d’avoir dompté le Cap Horn, ce « dragon » des Cinquantièmes rugissants qui aura à jamais marqué leur destin de marin.
Au-delà de la violence des éléments, l’isolement extrême marque souvent les esprits lors du passage du Cap Horn. Ainsi Arnaud Boissière, en 2012, confie avoir ressenti un profond sentiment de vulnérabilité en croisant ce coin reculé du globe : « On se sent minuscule et totalement livré à soi-même. S’il vous arrive quelque chose ici, les secours mettront des jours à vous rejoindre, si tant est qu’ils vous retrouvent. C’est une solitude écrasante.«
Un face-à-face avec soi-même qu’expose aussi Alexia Barrier, passée par là en 2020 : « On est complètement coupé du monde, il n’y a pas d’âme qui vive à des centaines de milles à la ronde. C’est juste vous, votre bateau et cet océan sans fin et souvent hostile. Il faut être solide mentalement pour affronter ça.«
Le Horn, juge de paix impitoyable
Au cœur des 40e rugissants, le Cap Horn fait figure d’ultime examen pour les solitaires. Un test impitoyable qui, s’il est franchi, ouvre la voie du retour et signe un accomplissement majeur, comme le souligne Yannick Bestaven, vainqueur de la dernière édition : « Passer le Horn, c’est une délivrance, une fierté immense. On sait qu’on a réussi quelque chose d’unique quand on le laisse derrière soi. C’est le juge de paix de la course.«
Pourtant, les épreuves ne s’arrêtent pas là, comme le rappelle Michel Desjoyeaux, triple vainqueur de l’épreuve : « Il ne faut pas crier victoire trop vite. Même après le Horn, tout peut arriver, l’Atlantique peut réserver de sacrées surprises. Tant qu’on n’a pas coupé la ligne, on n’est jamais à l’abri. »
Jusqu’aux Sables d’Olonne, les marins devront encore puiser dans leurs ressources pour achever leur tour du monde et, peut-être, monter sur le podium tant convoité. Avec le soulagement d’avoir dompté le Cap Horn, ce « dragon » des Cinquantièmes rugissants qui aura à jamais marqué leur destin de marin.