C’est un drame familial qui s’est joué dans la nuit de jeudi à vendredi à Reims, dans la Marne. Une femme de 57 ans a poignardé son conjoint de 46 ans, atteint de schizophrénie, lors d’une violente dispute sur fond d’alcool. Un geste désespéré qui lui vaut aujourd’hui une mise en examen pour tentative de meurtre sur conjoint.
Une soirée qui vire au cauchemar
Selon les premiers éléments de l’enquête, le couple, fortement alcoolisé, se serait violemment disputé au cours de la nuit. L’homme, diagnostiqué schizophrène et placé sous curatelle renforcée, aurait alors sombré dans un état délirant. Face à cette situation, sa compagne aurait saisi un couteau et l’aurait poignardé à la poitrine, le blessant grièvement.
Immédiatement pris en charge par les secours, le quadragénaire a vu son pronostic vital engagé dans un premier temps. Touché au poumon, il s’est vu prescrire 30 jours d’interruption totale de travail (ITT). Sa conjointe, légèrement blessée dans l’altercation, a quant à elle écopé de 7 jours d’ITT.
La question de la légitime défense
Placée en garde à vue puis déférée devant un juge d’instruction, la quinquagénaire a été mise en examen pour tentative de meurtre sur conjoint et placée en détention provisoire. Lors de ses auditions, elle aurait expliqué avoir agi en état de légitime défense face à son compagnon « délirant ».
De son côté, l’homme a également été mis en examen pour violences sur conjoint mais laissé libre sous contrôle judiciaire, sa responsabilité pénale pouvant être atténuée en raison de ses troubles psychiques.
Un couple fragile et des antécédents
L’enquête devra déterminer les circonstances exactes du drame et le degré de responsabilité de chacun. Le couple, décrit comme fragile et marginalisé, était apparemment déjà connu des services sociaux et de police pour des faits de violences réciproques et des problèmes d’alcoolisme.
Ce fait divers, aussi tragique que complexe, met en lumière la détresse des familles confrontées à la maladie mentale et la nécessité d’un accompagnement adapté. Il soulève également la délicate question de la légitime défense dans le cadre des violences intrafamiliales.
On ne sait pas exactement ce qui s’est passé cette nuit-là, mais une chose est sûre : ce couple avait besoin d’aide et de soutien. C’est un drame qui aurait peut-être pu être évité.
Un voisin du couple
En attendant les conclusions de l’enquête et les suites judiciaires, cette affaire illustre douloureusement les ravages de l’alcool et de la maladie mentale au sein des familles les plus précaires. Un constat alarmant qui appelle à renforcer les dispositifs de prévention et de prise en charge de ces situations à risque.
Mieux accompagner les familles en détresse
Plusieurs pistes sont régulièrement évoquées par les acteurs de terrain pour tenter d’enrayer ces drames familiaux :
- Renforcer les moyens alloués à la psychiatrie et au suivi des patients souffrant de troubles sévères
- Développer les dispositifs d’accompagnement social et thérapeutique des familles
- Mieux former les forces de l’ordre et la justice à la prise en charge des victimes et des auteurs de violences intrafamiliales
- Sensibiliser le grand public aux troubles psychiques et aux risques liés à l’alcoolisation
Autant de chantiers urgents et nécessaires pour tenter d’éviter que de tels faits divers ne se reproduisent. Car derrière chaque drame, c’est toute une famille qui vole en éclats, laissant des blessures profondes et durables. Des vies brisées qui auraient sans doute pu être sauvées par une meilleure prévention et une prise en charge adaptée.