La Moldavie tourne une page de son histoire. Maia Sandu, la présidente pro-européenne, vient d’être investie pour un second mandat après sa victoire aux élections de novembre dernier. Dans un discours empreint d’émotion et de détermination, elle a salué le choix courageux des Moldaves en faveur de l’Europe, malgré les pressions et les tentatives d’ingérence.
Un scrutin sous haute tension
Les élections présidentielles moldaves se sont déroulées dans un climat délétère. D’après des sources proches du dossier, de nombreuses manœuvres de déstabilisation ont été signalées : désinformation massive, achat de votes, menaces contre des candidats, cyberattaques… Le gouvernement moldave pointe du doigt la Russie, qui aurait cherché à influencer le scrutin en faveur des forces pro-russes.
Malgré ces pressions, Maia Sandu l’a emporté avec 55% des voix face à son rival soutenu par Moscou. Un résultat qui ne doit rien au hasard. Première femme élue présidente en 2020, cette ancienne économiste de la Banque mondiale a résolument tourné son pays vers l’Union Européenne. En juin dernier, la Moldavie a même obtenu le statut de candidat officiel à l’adhésion.
La Moldavie choisit son destin européen
Dans son discours d’investiture, Maia Sandu a insisté sur l’ancrage européen de la Moldavie. Selon elle, les électeurs ont fait le choix de « défendre la démocratie face aux menaces extérieures » et d’emmener le pays vers « une plus grande sécurité et prospérité ».
La Moldavie a voté, malgré toutes les pressions, pour une direction claire, un pays développé, un pays européen.
Maia Sandu, Présidente de la République de Moldavie
Cette victoire n’aurait pas été possible sans la mobilisation massive de la diaspora moldave qui s’est déplacée pour voter en faveur de Maia Sandu. Car dans le pays, le soutien à un rapprochement avec la Russie reste fort, notamment dans la province séparatiste de Transnistrie où sont stationnées des troupes russes.
Un second mandat semé d’embûches
Si le cap pro-européen est maintenu, le chemin s’annonce semé d’embûches pour Maia Sandu et son gouvernement. La Moldavie doit faire face à une grave crise énergétique, étant dépendante à 70% du gaz russe qui transite par l’Ukraine. Avec la guerre, l’approvisionnement est menacé et le pays pourrait connaître d’importantes coupures de courant cet hiver.
À cela s’ajoute une situation économique et sociale préoccupante. Avec 2,6 millions d’habitants, la Moldavie reste l’un des pays les plus pauvres d’Europe. L’inflation galope et le pouvoir d’achat s’effrite. Des défis de taille pour la présidente Sandu qui a promis des « temps meilleurs » à ses concitoyens.
Entre espoirs et incertitudes
La réélection de Maia Sandu est incontestablement une victoire pour les pro-européens. Elle ouvre la voie à des réformes ambitieuses pour moderniser le pays et le rapprocher des standards de l’UE. Mais la route sera longue et parsemée d’obstacles.
Face aux tentatives de déstabilisation de Moscou, le soutien de l’Union Européenne et de la communauté internationale sera primordial. La Moldavie aura plus que jamais besoin de toutes les énergies pour mener à bien sa transition démocratique et garantir un avenir meilleur à ses citoyens. L’investiture de Maia Sandu sonne comme un message d’espoir, mais les défis à relever sont immenses.
