À l’heure où nombre de footballeurs construisent l’intégralité de leur carrière au sein d’un même championnat, l’itinéraire de Bafétimbi Gomis détonne. Cet attaquant français aujourd’hui retraité a arpenté les pelouses des quatre coins du globe, se forgeant un palmarès international unique. Retour sur le parcours atypique d’un véritable globe-trotter du ballon rond.
Un talent précoce révélé à Saint-Étienne
Natif de La Seyne-sur-Mer, Bafétimbi Gomis fait ses premiers pas dans le football au sein du modeste club de l’ES La Pauline-Hyères avant d’intégrer le centre de formation de l’AS Saint-Étienne à l’âge de 15 ans. Chez les Verts, le jeune attaquant se révèle rapidement, enchaînant les buts avec les équipes de jeunes.
Lancé en Ligue 1 par Frédéric Antonetti lors de la saison 2004-2005, Gomis s’impose comme un titulaire indiscutable dès l’année suivante. Grâce à son abattage et son flair devant le but, il devient l’un des chouchous du stade Geoffroy-Guichard, inscrivant 37 buts en 126 matchs sous le maillot stéphanois.
L’envol à Lyon
En 2009, Bafétimbi Gomis franchit un cap en rejoignant l’Olympique Lyonnais, alors au sommet du football français. Aux côtés de Lisandro López et Karim Benzema, il forme l’un des trios offensifs les plus redoutables d’Europe. En cinq saisons chez les Gones, le natif de La Seyne-sur-Mer compilera 91 buts et 28 passes décisives en 239 apparitions, toutes compétitions confondues.
Cette période faste lui ouvre les portes de l’équipe de France, avec laquelle il honorera 12 sélections entre 2008 et 2013, pour 3 buts inscrits. Un bilan en Bleu qu’il juge lui-même insuffisant :
Je suis passé à côté de quelque chose avec les Bleus. J’ai des regrets, mais c’est comme ça. Je n’ai pas su saisir ma chance quand il le fallait.
Bafétimbi Gomis
De Swansea à Istanbul
En 2014, Bafétimbi Gomis décide de tenter sa chance à l’étranger en s’engageant avec Swansea City. Une expérience mitigée, entre temps de jeu famélique et prêt peu concluant à l’Olympique de Marseille. C’est finalement sous le maillot de Galatasaray qu’il va se relancer, remportant la Süper Lig turque dès sa première saison.
Ce sacre marque le point de départ d’un incroyable périple à travers le monde pour l’attaquant français. De la péninsule arabique aux archipels du Pacifique, «Bafé» va enchaîner les expériences exotiques avec une réussite insolente.
Le roi de l’Arabie Saoudite
En 2018, Bafétimbi Gomis choisit de poser ses valises à Al-Hilal, le club le plus titré d’Arabie saoudite. Un choix audacieux qui s’avérera payant sur le plan sportif. En trois ans, il empilera les trophées : deux titres de champion, une Coupe du Roi, deux Ligues des champions d’Asie, un titre de meilleur buteur du championnat…
Un véritable règne, qui s’est accompagné d’une popularité immense auprès des supporters d’Al-Hilal. Dans un pays où le football est quasiment une religion, Gomis est adulé tel un roi. Son aura dépasse même les frontières, puisqu’il sera élu meilleur joueur asiatique par la prestigieuse Confédération asiatique de football en 2019.
Le chant du cygne au Japon
Pour son ultime défi, Bafétimbi Gomis choisit de traverser les mers pour rejoindre le Japon et le club tokyoïte du Kawasaki Frontale. À bientôt 38 ans, l’insatiable attaquant français continue de martyriser les défenses, inscrivant 21 buts en 31 matchs et décrochant un nouveau titre de champion.
Ces performances XXL convainquent les dirigeants de prolonger son bail d’une saison supplémentaire. Malheureusement, une blessure viendra contrarier ses plans, poussant «Bafé» à raccrocher les crampons en novembre 2023, après 21 saisons au plus haut niveau.
L’après-carrière en question
À l’heure de la retraite, Bafétimbi Gomis entend rester dans le giron du ballon rond qu’il a tant aimé :
Le foot a été toute ma vie. Je veux continuer à partager cette passion qui m’habite, transmettre tout ce que j’ai appris au fil de mes expériences aux quatre coins du monde.
Bafétimbi Gomis
L’ancien international français envisage notamment de passer ses diplômes d’entraîneur dans les prochains mois. De quoi possiblement ouvrir la voie à une nouvelle carrière sur les bancs, et pourquoi pas à l’étranger, comme il l’a tant fait en tant que joueur.
En attendant, Gomis s’implique dans de nombreux projets liés au développement du football amateur dans sa ville natale ainsi qu’à l’étranger. Un juste retour des choses pour celui qui avoue avoir beaucoup reçu de son sport :
Le football m’a donné ce prestigieux passeport qui m’a permis de découvrir tant de pays, de cultures, de gens extraordinaires… C’est une chance inouïe. Aujourd’hui, je veux redonner un peu de ce que ce sport m’a apporté.
Bafétimbi Gomis
Une façon pour l’éternel globe-trotter de boucler la boucle. Nul doute que les terrains de football du monde entier n’ont pas fini d’entendre parler de Bafétimbi Gomis, que ce soit comme entraîneur ou comme ambassadeur inspirant pour les jeunes générations de joueurs.