En ce mardi 24 décembre, à la veille de Noël, un vent de renouveau souffle sur le paysage politique français. Les ministres fraîchement nommés du gouvernement Bayrou prennent officiellement leurs fonctions lors de cérémonies de passation de pouvoir. Une étape cruciale qui permettra de préciser la feuille de route du Premier ministre centriste, déterminé à éviter l’écueil de la censure.
François Bayrou affiche sa confiance, persuadé que son action et son équipe gouvernementale sauront convaincre l’Assemblée nationale. Parmi les visages marquants de ce nouveau gouvernement, on retrouve les ex-Premiers ministres Elisabeth Borne à l’Education et Manuel Valls aux Outre-mer, ainsi que Gérald Darmanin qui fait son retour à la Justice.
Un défi budgétaire de taille
Dès sa prise de fonction lundi soir, le nouveau ministre de l’Economie Eric Lombard a donné le ton en appelant à « traiter notre mal endémique, le déficit ». Un enjeu majeur pour l’équipe Bayrou qui devra faire adopter un budget 2025 par une Assemblée nationale qui avait renversé le précédent gouvernement Barnier le 4 décembre dernier.
Le Premier ministre mise sur la présence de poids lourds dans son équipe pour éviter un tel scénario, à défaut d’avoir pu ouvrir davantage son gouvernement vers la gauche. Une stratégie payante ? Réponse le 14 janvier lors de sa déclaration de politique générale, qui ne sera pas suivie d’un vote de confiance mais probablement d’une motion de censure selon François Bayrou.
Des oppositions sévères
Sans surprise, les oppositions n’ont pas tardé à réagir. La France insoumise dénonce un gouvernement de « droite extrême » en forme de « provocation » et annonce d’ores et déjà le dépôt d’une motion de censure. Le Rassemblement national ironise sur une équipe « remplie de gens désavoués dans les urnes ». Quant aux Républicains, ils évoquent un soutien « très exigeant » qui pourrait être retiré en fonction du cap affiché.
Malgré ces critiques, François Bayrou se dit « fier » de son gouvernement qu’il présente comme un « collectif d’expérience pour réconcilier et renouer la confiance avec tous les Français ». Une équipe resserrée de 35 membres, quasiment paritaire, marquée par une certaine continuité avec 19 ministres conservés.
Les dossiers chauds qui attendent le gouvernement
Au-delà du vote du budget, de nombreux défis attendent la nouvelle équipe gouvernementale :
- La réforme des retraites, dossier explosif s’il en est
- La transition écologique et la lutte contre le réchauffement climatique
- Le pouvoir d’achat et l’inflation galopante
- Les tensions dans certains territoires d’outre-mer
- La mise en œuvre de la réforme de l’Education nationale
Autant de sujets brûlants sur lesquels l’exécutif devra rapidement se positionner et agir pour tenter de réconcilier un pays profondément divisé. Le premier Conseil des ministres de cette nouvelle ère est programmé le 3 janvier prochain autour du président Emmanuel Macron. Le top départ d’un quinquennat qui s’annonce d’ores et déjà semé d’embûches.
Dans ce contexte houleux, François Bayrou parviendra-t-il à imposer sa méthode et sa vision ? Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour ce gouvernement qui joue son avenir et celui du pays sur fond de crise multiforme. Une chose est sûre : tous les regards seront braqués sur Matignon et l’Elysée pour décrypter les premiers pas de cette nouvelle équipe et les orientations qui seront prises. L’heure de vérité a sonné.