Quelle année 2024 de feu pour les arts martiaux mixtes ! Entre KO vertigineux qui ont marqué les esprits, scandales industriels qui ont terni l’image du sport et éclosion de nouvelles étoiles qui ont dynamisé les cartes, ces 12 derniers mois ont été un véritable condensé d’émotions fortes. Il est l’heure de se pencher sur les temps forts, les tops, les flops et les révélations marquantes de cette saison du MMA qui restera dans les annales. Accrochez vos ceintures, on décolle pour un tour d’horizon palpitant !
Événement de l’année : l’UFC fête son 300e opus
Le premier temps fort qui a marqué cette année folle est sans conteste l’UFC 300. La soirée anniversaire tant attendue a tenu toutes ses promesses avec une densité exceptionnelle du premier au dernier combat. Des anciens champions comme Deiveson Figueiredo et Cody Garbrandt se sont affrontés dès l’ouverture. Et que dire de cette fin en apothéose, lorsque Justin Gaethje a été envoyé au tapis par Max Holloway à la dernière seconde après un combat épique ! L’UFC a mis les petits plats dans les grands pour marquer le coup et offrir un spectacle d’anthologie.
Organisation de l’année : l’hégémonie de l’UFC se confirme
Dans le paysage des organisations de MMA, l’UFC continue de régner en maître absolu. Malgré les tentatives de concurrence comme celle du PFL avec l’affiche Baki vs Doumbé à Paris, personne n’arrive à rattraper le mastodonte. L’UFC a même renforcé sa domination cette année, en trouvant un accord financier avec d’anciens combattants qui contestaient ses pratiques contractuelles. Cela a permis de clore le dossier juridique sans remettre en cause son modèle. La suprématie de l’UFC n’est pas près de s’effriter.
Hexagone en tête des organisations françaises
Si l’UFC écrase la concurrence à l’international, en France, c’est Hexagone qui s’impose progressivement comme la référence devant Ares. Grâce à sa politique de détection des jeunes talents issus des rangs amateurs comme Théo Ulrich ou Samba Sima, Hexagone s’est forgé un vivier solide. En France, les jeunes pousses brillent très vite sous les projecteurs, et Hexagone a su en tirer parti. Avec des soirées organisées aux quatre coins de l’hexagone, comme dans le Théâtre Antique d’Orange, la jeune organisation dynamise la scène nationale.
Le carton plein des combattants de l’année
Du côté des athlètes, trois noms sortent clairement du lot cette année :
- Ilia Topuria, pour ses victoires éclatantes par KO contre les légendaires Alexander Volkanovski et Max Holloway, une première.
- Alex Pereira, pour son activité débordante, ses KO dévastateurs en pagaille et son professionnalisme sans faille.
- Dricus du Plessis, pour sa conquête de la ceinture face à Strickland puis sa soumission d’Adesanya. Son style peu académique mais spectaculaire fait mouche.
Les grands perdants de la saison
Malheureusement, cette année à 100 à l’heure a aussi fait des déçus, à commencer par le Français Benoît Saint-Denis. Après un début d’année en fanfare, le voici avec deux revers consécutifs qui ont sérieusement refroidi les ardeurs autour de lui. Sean O’Malley aussi a perdu de sa superbe après sa défaite. Tout comme Israël Adesanya qui, depuis son revers contre Pereira, enchaîne les contre-performances. Enfin, même s’il a gagné son seul combat de l’année, Jon Jones a déçu en esquivant la confrontation tant attendue avec Aspinall. Cela lui a coûté cher en termes d’image auprès des fans.
Le gros flop : le rachat raté du Bellator par le PFL
L’autre grande déception de l’année concerne les coulisses. Lorsque le PFL a racheté le Bellator, le mariage des 2e et 3e organisations mondiales a suscité de grands espoirs. Las ! L’addition des forces n’a pas eu lieu. Pire, de nombreux combattants se plaignent de ne pas combattre assez souvent. Les anciens du Bellator comme Patchy Mix ou Patricio Pitbull, pourtant des valeurs sûres, en sont réduits à pousser des coups de gueule sur les réseaux sociaux. La mayonnaise n’a pas pris, loin de là.
Combat de l’année : le choc des titans Makhachev-Poirier
Dans la cage cette année, c’est le combat entre Islam Makhachev et Dustin Poirier qui a coupé le souffle. Déjà par le niveau global affiché. Ensuite par la tension incroyable, maintenue de bout en bout. Et enfin par le retournement de situation final, lorsque Makhachev est allé chercher le finish en ne lâchant rien malgré les consignes de son coach. Ce combat hors norme a prouvé, s’il le fallait encore, que Makhachev est le meilleur combattant du monde à l’heure actuelle. Magistral.
Nassourdine Imavov, la nouvelle star française
Dans l’hexagone, c’est Nassourdine Imavov qui a brillé de mille feux. Avec 3 victoires contre 3 prétendants au top 10, le voici propulsé dans le groupe des challengeurs au titre. Il a retrouvé le chemin du succès depuis son changement de camp pour rejoindre le coach Nicolas Ott, fin stratège. Une résurrection express qui préfigure peut-être de lendemains radieux pour celui qui est en passe de devenir le nouveau fer de lance du MMA français.
Percussion 1 – Préhension 0
Même si des lutteurs comme Merab Dvalishvili ont tiré leur épingle du jeu, 2024 est clairement l’année des frappeurs. La preuve avec les deux hommes forts de la saison, Alex Pereira et Ilia Topuria, tous deux issus de la boxe pieds-poings. Leurs victoires éclatantes, souvent avant la limite, ont marqué les esprits et les corps. Cette année, c’est bien la percussion qui a pris le dessus sur la préhension dans la cage. Mais les cycles sont faits pour s’inverser, alors réponse dans un an pour savoir si la tendance se confirme.
Si j’ai un regret cette année, c’est que Benoît [Saint-Denis] ait accepté le combat contre Poirier. Je sais qu’on ne refuse pas une telle opportunité, mais je pense qu’il aurait dû dire non vu son état. Cela lui aurait évité une défaite douloureuse et ses conséquences.
Alexandre Herbinet, consultant MMA
Les voeux pour 2025 : une ceinture pour la France ?
Alors que la page se tourne sur cette année 2024 complètement folle, les regards se tournent déjà vers 2025. Avec un voeu qui revient en boucle : celui de voir enfin un Français triompher et décrocher l’or à l’UFC. Deux noms reviennent avec insistance : Manon Fiorot chez les dames et Nassourdine Imavov chez les hommes. Après plusieurs années de domination américaine et brésilienne, beaucoup rêvent de voir le drapeau tricolore flotter enfin au sommet de la plus prestigieuse ligue. Verdict dans un an !