Le Salvador s’apprête à tourner une page de son histoire minière. Lundi, le Parlement a approuvé un projet de loi ouvrant la voie à la reprise de l’extraction de métaux dans le pays, une activité interdite depuis 2017. Cette décision, soutenue par le président Nayib Bukele, suscite de vives inquiétudes parmi les défenseurs de l’environnement.
Un vote sans appel malgré la contestation
C’est à une écrasante majorité de 57 voix sur 60 que les députés salvadoriens ont adopté la « loi générale sur l’exploitation minière métallique ». Le parti du président Bukele, qui détient une position ultra-majoritaire au Parlement, a ainsi pu faire passer cette mesure controversée. Pendant les débats, quelque 300 militants écologistes ont manifesté devant l’assemblée pour dénoncer le retour de l’exploitation minière.
Cette maudite exploitation minière va punir les gens, elle va contaminer notre eau et nos rivières et c’est une atteinte à la vie.
Vidalina Morales, militante écologiste
Des ressources convoitées, des risques redoutés
Selon une source proche du dossier, le Salvador possèderait la plus forte densité de gisements d’or au monde. Une manne qui fait saliver le gouvernement, bien décidé à lancer des appels d’offres pour exploiter ce potentiel. Mais à quel prix pour l’environnement ? Les écologistes craignent notamment une contamination des sources d’eau, en particulier de la rivière Lempa qui approvisionne 70% des habitants de la capitale et sa région.
Vers un encadrement strict de l’activité minière ?
Pour tenter de rassurer, la nouvelle loi prévoit de strictes conditions pour la reprise des mines. L’utilisation de mercure, un produit hautement polluant, sera interdite. Les opérations ne pourront avoir lieu ni dans les zones naturelles protégées, ni dans les sites de recharge d’eau. L’État sera le seul habilité à explorer et extraire les métaux, avec la possibilité de s’associer à des entreprises privées. Mais ces garde-fous suffiront-ils à prévenir les dégâts environnementaux ?
Un pari économique et politique risqué
Pour la majorité présidentielle, la relance de l’industrie minière est un levier de croissance qui « stimulera l’économie » et « améliorera la qualité de vie de la population ». Un argument balayé par l’opposition qui fustige « une mesure impopulaire » aux « impacts environnementaux négatifs ». En rouvrant les mines, Nayib Bukele joue gros. Arrivé au pouvoir en 2019 sur une promesse de changement, il pourrait voir son image écornée par ce retour en arrière.
Alors, eldorado économique ou catastrophe écologique annoncée ? L’avenir nous le dira. Une chose est sûre : au Salvador, les pépites d’or font déjà couler beaucoup d’encre et de salive. Reste à savoir si elles ne feront pas aussi couler des larmes et des rivières de pollution.
Pour la majorité présidentielle, la relance de l’industrie minière est un levier de croissance qui « stimulera l’économie » et « améliorera la qualité de vie de la population ». Un argument balayé par l’opposition qui fustige « une mesure impopulaire » aux « impacts environnementaux négatifs ». En rouvrant les mines, Nayib Bukele joue gros. Arrivé au pouvoir en 2019 sur une promesse de changement, il pourrait voir son image écornée par ce retour en arrière.
Alors, eldorado économique ou catastrophe écologique annoncée ? L’avenir nous le dira. Une chose est sûre : au Salvador, les pépites d’or font déjà couler beaucoup d’encre et de salive. Reste à savoir si elles ne feront pas aussi couler des larmes et des rivières de pollution.