Le Vendée Globe, course à la voile en solitaire réputée pour ses conditions extrêmes, n’épargne pas les skippers. Guirec Soudée, actuellement 29e au classement aux commandes de Freelance.com, en a fait la douloureuse expérience alors qu’il tentait de prendre un peu de repos, bien mérité, dans les mers déchaînées du Grand Sud.
Brutalement éjecté sur plusieurs mètres
D’après le récit du navigateur breton, alors qu’il dormait dans sa bannette, une vague scélérate est venue frapper violemment son bateau. Le choc a été si brutal que Guirec Soudée a été éjecté sur toute la largeur de son voilier, soit quatre à cinq mètres, comme dans un véritable accident de voiture. « Je ne sais pas trop ce qui s’est passé mais je me suis vraiment fait mal, à la nuque, aux épaules et à la tête. J’ai un peu mal partout », a-t-il confié, encore sonné.
Des conditions dantesques
Depuis le départ des Sables-d’Olonne le 10 novembre dernier, les galères s’enchaînent pour Guirec Soudée. Outre des problèmes de voile nécessitant une intervention au mât, il a dû affronter en début de semaine des conditions effroyables. Des creux de 10 à 12 mètres et des rafales de vent atteignant les 70 nœuds ont mis à rude épreuve sa résistance physique et mentale.
J’ai passé plus de 20 heures enfermé dans mon bateau. Il partait dans des surfs à plus de 30 nœuds, ça ne m’était jamais arrivé avant. À un moment donné, même en réduisant la vitesse au maximum, le bateau n’est plus contrôlable.
Guirec Soudée, skipper de Freelance.com
Des marins d’exception
Ce genre de péripéties, les marins engagés sur le Vendée Globe en connaissent tous un rayon. Avaries en pagaille, blessures, manque de sommeil… C’est le lot commun de ces marins d’exception qui se lancent dans ce tour du monde en solitaire sans assistance. Un défi hors norme où chacun repousse ses limites.
Le sel de l’aventure
Mais comme aime le rappeler Guirec Soudée, c’est aussi ce qui fait le sel de cette incroyable aventure. Malgré un bateau ancien datant de 2007, bien loin des foilers de dernière génération des favoris, il savoure chaque instant passé au large.
Même si ce n’est pas la mer la plus confortable du monde, même si je ne suis pas tous les jours serein, c’est vraiment chouette de vivre ça. La nature nous offre un spectacle magnifique.
Guirec Soudée
Ces marins au long cours nous rappellent que l’aventure, la vraie, n’est jamais un long fleuve tranquille. C’est dans l’adversité qu’elle révèle toute sa saveur. Et ça, Guirec Soudée l’a bien compris. Malgré les coups durs, il trace sa route, sans jamais se départir de sa bonne humeur et de son optimisme. Tout le sel de ces navigateurs d’exception.