Au cœur des montagnes brumeuses du Panama, dans la région de Chiriquí, se cache un trésor convoité des amateurs de café du monde entier : le geisha. Originaire d’Éthiopie, cette variété de café s’est récemment envolée aux enchères à plus de 13 000 dollars, devenant ainsi le café le plus cher de la planète. Mais quels sont les secrets derrière ce grain si prisé ? Terroir magique, coup de génie marketing ou un peu des deux ?
À la découverte du berceau du geisha
Direction Boquete, petite ville nichée à 1200 mètres d’altitude dans la cordillère de Talamanca. C’est ici, sur les flancs des volcans endormis et dans un microclimat unique, que s’épanouissent les précieux caféiers geisha. Wilford Lamastus, propriétaire de la ferme centenaire Lamastus Family Estates, nous accueille pour percer le mystère de ce café d’exception.
Dans la salle de dégustation aux allures de laboratoire, trois jeunes goûteurs professionnels, véritables sommeliers du café, s’affairent. Munis de leurs cuillères, ils prélèvent délicatement le breuvage à la surface, l’aspirent bruyamment, puis notent leurs impressions sur leurs smartphones dernier cri. Un rituel millimétré qui en dit long sur l’attention portée à chaque grain de geisha.
Un terroir d’exception pour un café unique
« Le secret du geisha, c’est avant tout son terroir », nous confie Wilford. Plantés à plus de 1500 mètres d’altitude sur des sols volcaniques gorgés de minéraux, ses caféiers bénéficient de conditions idéales : des journées ensoleillées, des nuits fraîches et une brume qui apporte l’humidité nécessaire. Un écosystème rare qui donne au geisha ses arômes si particuliers, notes florales et fruitées rappelant le jasmin et les agrumes.
Mais produire un café d’exception demande un travail de titan. Sur les pentes abruptes des volcans, la cueillette se fait exclusivement à la main, grain par grain, à pleine maturité. Un labeur intense pour les « cogedores », les cueilleurs, mais essentiel pour préserver toutes les saveurs du geisha.
Chez nous, chaque grain est traité comme un joyau. De la plantation à la tasse, nous contrôlons chaque étape pour offrir un café d’excellence.
Wilford Lamastus, propriétaire de la ferme Lamastus Family Estates
Geisha : entre buzz et réelle valeur ajoutée
Si le geisha fait autant parler de lui, c’est aussi grâce à un marketing bien rodé. Son prix record aux enchères, atteignant des sommets à 13 000 dollars, en a fait une star des médias. Une success story qui profite à toute la filière café du Panama, devenu en quelques années une référence mondiale des cafés de spécialité haut de gamme.
Mais au-delà du buzz, le geisha a-t-il une réelle valeur ajoutée ? Pour en juger, direction les cafés branchés de la capitale Panama City, où l’on s’arrache ses précieuses tasses malgré des additions salées. Amateurs et connaisseurs sont unanimes : le geisha offre une expérience gustative incomparable, un voyage sensoriel aux confins du goût et des arômes. De quoi justifier son statut de café le plus cher du monde ?
Une chose est sûre : plus qu’un simple café, le geisha est devenu un véritable phénomène. Grâce à un terroir sans pareil mais aussi à une success story marketing redoutable, ce grain d’or du Panama n’a pas fini de faire tourner les têtes et les moulins des amateurs du monde entier. Le geisha, ou quand l’excellence se conjugue avec l’art du storytelling.