L’économie britannique traverse une passe difficile. Selon les derniers chiffres publiés par l’Office national des statistiques (ONS), la croissance est restée au point mort au troisième trimestre 2024, une révision à la baisse par rapport à l’estimation initiale de 0,1%. Cette stagnation est un coup dur pour le gouvernement travailliste de Keir Starmer, qui a fait de la relance de l’activité sa priorité depuis son retour au pouvoir en juillet.
Un budget qui inquiète les entreprises
La croissance nulle du PIB au troisième trimestre intervient dans un contexte de fortes inquiétudes des entreprises quant aux hausses d’impôts annoncées par le gouvernement. Le 30 octobre, la ministre des Finances Rachel Reeves a présenté un budget prévoyant une augmentation brutale des cotisations patronales, notamment pour l’assurance maladie. Une annonce qui a jeté un froid sur le monde des affaires britannique.
Les entreprises s’attendent à une baisse de l’activité au premier trimestre 2025. Elles prévoient de réduire à la fois la production et l’embauche, et les prévisions de croissance des prix sont de plus en plus fermes.
Alpesh Paleja, économiste à la CBI
Une économie sous pression
Au-delà de l’impact du budget, l’économie britannique fait face à de multiples vents contraires :
- L’inflation reste élevée, à +2,6% en novembre, poussant la Banque d’Angleterre à maintenir des taux directeurs élevés au détriment de l’activité.
- La croissance a été nulle dans les services et la hausse de 0,7% dans la construction a été compensée par un recul de 0,4% dans la production.
- Le PIB a reculé de 0,1% en octobre, signe inquiétant pour le dernier trimestre 2024.
Des prévisions moroses pour 2025
Dans ce contexte difficile, les perspectives économiques du Royaume-Uni pour l’année à venir sont loin d’être réjouissantes. Selon les analystes :
- La croissance devrait atteindre seulement 0,9% en 2025 selon Sam Miley du CEBR.
- Une modeste amélioration à 1,3% est attendue en 2026.
- Matt Swannell d’EY Item Club table sur une croissance « solide mais non spectaculaire ».
La ministre des Finances Rachel Reeves reconnaît l’ampleur du « défi que nous devons relever pour redresser notre économie et financer correctement nos comptes publics après 15 ans de négligence ». Mais elle promet « une croissance durable à long terme » et « plus d’argent dans les poches des citoyens, grâce à des investissements accrus ». Reste à savoir si ces promesses suffiront à rassurer les acteurs économiques et à relancer la croissance outre-Manche.