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Accord politique historique en Roumanie pour une coalition pro-européenne

En Roumanie, un accord politique historique a été trouvé entre les forces pro-européennes pour former un gouvernement et faire barrage à la montée de l'extrême droite. Quel avenir pour le pays dans ce contexte politique tendu ?

Un événement politique majeur vient de se produire en Roumanie. Quatre forces politiques pro-européennes ont réussi à trouver un accord ce lundi pour former un gouvernement, dans un contexte de montée en puissance de l’extrême droite dans le pays. Cette alliance cruciale intervient également après l’annulation surprise de l’élection présidentielle.

Un gouvernement pro-européen pour contrer l’extrême droite

Face à la progression inédite de l’extrême droite lors des dernières législatives, où le parti nationaliste AUR a récolté 18% des voix, les partis pro-européens ont décidé de s’unir. Emmenée par les sociaux-démocrates du PSD arrivés en tête avec 22%, cette nouvelle majorité sera soutenue par les libéraux du PNL, le parti UDMR de la minorité hongroise et le rassemblement des minorités ethniques.

L’objectif affiché est clair : défendre les valeurs démocratiques et européennes dans un pays membre de l’OTAN qui joue un rôle clé dans le soutien à l’Ukraine. D’après une source proche du dossier, « notre devoir est avant toute chose de défendre les valeurs démocratiques, dans l’OTAN ». Un enjeu d’autant plus crucial que les trois partis du bloc nationaliste pèsent désormais 32% des voix, soit plus du triple de leur score de 2020.

Le président désigne un nouveau Premier ministre

Pour sceller cet accord politique historique, le président libéral Klaus Iohannis a désigné ce lundi Marcel Ciolacu, chef social-démocrate du gouvernement sortant, comme nouveau Premier ministre. « Je lui souhaite beaucoup de succès pour la nouvelle coalition pro-européenne, capable de gérer le calendrier des futures élections », a déclaré le chef de l’État.

Marcel Ciolacu a pour sa part reconnu que sa tâche ne serait « pas facile » après le chaos électoral des dernières semaines. Mais il s’est engagé à relever le défi : « Nous avons un accord politique. Notre devoir est avant toute chose de défendre les valeurs démocratiques, dans l’OTAN. »

L’annulation surprise de la présidentielle

La formation de ce gouvernement de coalition pro-européen intervient en effet après un coup de théâtre sans précédent : l’annulation le 6 décembre de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, à seulement deux jours du second tour. Une décision qui fait suite à la victoire surprise du candidat nationaliste Calin Georgescu au premier tour, devant les candidats des partis de gouvernement.

Cet ancien haut-fonctionnaire de 62 ans, très critique envers l’UE, l’OTAN et toute aide militaire à l’Ukraine, avait alors dénoncé un « coup d’État » et estimé que la « démocratie était en danger ». Les autorités avaient déclassifié des documents des services de renseignement pointant le rôle « massif » de TikTok dans la campagne, avec la Russie dans le viseur. L’UE a d’ailleurs ouvert une enquête sur le sujet.

Un candidat unique pour la nouvelle présidentielle

Outre la formation du gouvernement, les forces politiques de la nouvelle majorité se sont mises d’accord pour présenter un candidat commun à la future élection présidentielle qui devra être organisée. Leur choix s’est porté sur Crin Antonescu, un ancien président libéral du Sénat âgé de 65 ans, arrivé troisième lors du scrutin de 2009.

Une décision aussitôt dénoncée par le parti d’extrême droite AUR. Son porte-parole Dan Tanasa a fustigé un « simulacre démocratique », estimant que « toutes les procédures ont été forcées » pour mettre en place « un gouvernement illégitime ».

La Roumanie à la croisée des chemins

Avec cet accord politique historique, la Roumanie se trouve plus que jamais à la croisée des chemins. D’un côté, les forces pro-européennes qui veulent ancrer le pays dans l’UE et l’OTAN. De l’autre, une extrême droite en pleine ascension qui remet en cause ce choix stratégique et prône un rapprochement avec la Russie.

L’avenir du pays se jouera donc lors de la future élection présidentielle, dont la date reste à fixer. Un scrutin crucial qui déterminera la place de la Roumanie en Europe et dans le monde. Les pro-européens parviendront-ils à endiguer la vague nationaliste ? Réponse dans les urnes.

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