À quelques jours des élections européennes, l’interview d’Emmanuel Macron prévue jeudi soir sur TF1 et France 2 suscite une vive attention. Face à cet événement médiatique de premier plan, l’Arcom (ex-CSA) a tenu à rappeler aux chaînes de télévision et de radio leurs obligations en matière de pluralisme politique et d’équité des temps de parole.
Un signal fort à l’approche d’un scrutin majeur
Dans un communiqué publié mardi, le régulateur de l’audiovisuel a souligné que «tout ou partie des propos tenus lors de cette interview pourra être pris en compte» dans le décompte du temps de parole accordé à la liste soutenue par la majorité présidentielle. Cette déclaration vise à garantir des conditions de campagne équitables pour l’ensemble des listes en compétition.
En effet, à l’approche des élections européennes du 26 mai, l’exposition médiatique des différents partis et candidats revêt une importance cruciale. L’Arcom entend ainsi s’assurer qu’aucune formation politique ne bénéficie d’un avantage démesuré grâce à la prise de parole du chef de l’État.
Strict encadrement et décompte rigoureux
Pour respecter le principe d’équité, les chaînes devront veiller à ce que les listes concurrentes de celle de la majorité disposent d’un «accès équitable» aux antennes pour faire valoir leurs propositions et arguments. Cela implique un monitorage précis des interventions des représentants de chaque camp dans les différentes émissions et tranches horaires.
Le décompte des temps de parole, exercice délicat mais indispensable, permettra au régulateur de contrôler la bonne application des règles en vigueur. Toute anomalie constatée pourra donner lieu à des demandes de rééquilibrage, afin de corriger d’éventuelles disparités de traitement entre listes.
Enjeu démocratique et crédibilité des médias
Au-delà du respect du cadre légal, l’équité dans la représentation des sensibilités politiques constitue un enjeu démocratique fondamental en période électorale. Il en va de la capacité des citoyens à forger leur choix de vote de manière libre et éclairée, sur la base d’une information complète et équilibrée.
Pour les médias audiovisuels, se conformer à ces exigences est aussi un gage de crédibilité et d’indépendance. Dans un contexte de défiance croissante envers les institutions et les canaux d’information traditionnels, il est crucial que les chaînes démontrent leur attachement à un traitement impartial de la compétition électorale.
L’Arcom en première ligne
Héritière du CSA depuis janvier 2022, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique est pleinement investie de sa mission de garante du pluralisme politique sur les ondes. En ces temps de campagne électorale intense, son rôle de supervision et d’arbitrage apparaît plus essentiel que jamais pour assurer la tenue d’un débat démocratique riche et équilibré.
Consciente des attentes qui pèsent sur elle, l’Arcom entend jouer son rôle avec toute la vigilance et la détermination requises. Son intervention proactive à quelques jours de l’interview présidentielle en témoigne : pas question de laisser prospérer le moindre doute quant à l’impartialité du traitement médiatique de ces élections européennes !