La situation des finances publiques en France devient chaque jour plus préoccupante. Alors que le pays croule sous une dette abyssale et que le déficit ne cesse de se creuser, les perspectives de redressement semblent bien minces. Dans ce contexte alarmant, François Bayrou, le nouveau Premier ministre, a tiré la sonnette d’alarme, avertissant que la France semblait « épuisée avant même d’avoir commencé les efforts » nécessaires pour rééquilibrer les comptes.
Un déficit public qui explose tous les compteurs
Les chiffres donnent le tournis. Selon les dernières estimations, le déficit public français devrait atteindre plus de 3250 milliards d’euros en 2025, soit environ 120% du PIB. Un niveau record qui place la France dans le top 3 des pays les plus endettés du monde, derrière le Japon et la Grèce. Une situation intenable à long terme, qui menace directement la souveraineté financière du pays.
« Nous ne pouvons continuer, d’années en années, de décennies en décennies, de passer sous silence la lâcheté qui est la nôtre »
François Bayrou, Premier ministre
Pour François Bayrou, il est urgent d’agir. Le locataire de Matignon a martelé sa volonté d’engager des réformes d’ampleur pour redresser la barre, appelant à « un sursaut national » et à « des efforts sans précédent ». Mais dans un pays déjà exsangue, miné par les crises à répétition et une instabilité politique chronique, la marge de manœuvre semble étroite.
Une majorité introuvable pour voter les réformes nécessaires ?
Car c’est là tout le paradoxe de la situation : alors que l’urgence des réformes n’a jamais été aussi criante, jamais non plus le contexte n’a paru aussi défavorable pour les mener à bien. Avec une Assemblée nationale morcelée où aucun parti ne dispose de majorité absolue, le gouvernement Bayrou risque de buter sur de sérieux obstacles pour faire passer ses projets de loi.
D’après une source proche de l’exécutif, pas moins de 80% des députés seraient aujourd’hui enclins à voter des dépenses supplémentaires plutôt que des mesures d’économies. Un véritable casse-tête pour le chef du gouvernement, qui voit sa marge de manœuvre se réduire comme peau de chagrin. Le spectre d’une nouvelle dissolution plane, avec son lot d’incertitudes…
Des réformes indispensables mais douloureuses
Pourtant, les pistes de réformes ne manquent pas pour s’attaquer au déficit :
- Réduction significative des effectifs de la fonction publique
- Gel du point d’indice et report de l’âge légal de départ à la retraite
- Baisse des dépenses de fonctionnement et d’investissement
- Suppression de niches fiscales et hausses ciblées d’impôts
Autant de mesures nécessaires mais politiquement explosives, qui risquent de cristalliser la colère des français, déjà durement éprouvés par la baisse du pouvoir d’achat et la crise énergétique. Le gouvernement Bayrou marche sur des œufs et le sait : chaque réforme engagée sera un véritable parcours du combattant.
Dernière chance avant le précipice ?
Mais a-t-on vraiment le choix ? Pour de nombreux économistes, c’est la crédibilité même de la France qui est en jeu. Déjà, les agences de notation tirent la sonnette d’alarme et menacent d’abaisser la note du pays si des mesures d’envergure ne sont pas prises rapidement. Un avertissement sans frais qui en dit long sur l’état de nos finances publiques.
« Si nous ne réagissons pas maintenant, nous courons à la catastrophe. C’est la souveraineté de la France qui est menacée. »
Un haut fonctionnaire de Bercy
François Bayrou en est conscient, lui qui avait fait de la réduction de la dette son cheval de bataille lors des présidentielles de 2007 et 2012. Mais le pourra-t-il seulement ? Entre une opinion publique à fleur de peau, des syndicats remontés et une Assemblée nationale ingouvernable, la partie s’annonce serrée. Peut-être une des dernières chances avant le précipice…
Une chose est sûre : au rythme où vont les choses, le temps presse. Chaque jour qui passe aggrave un peu plus le déficit et rapproche le pays du gouffre. Il faudra au gouvernement une détermination sans faille et un vrai courage politique pour engager les réformes qui s’imposent. Mais aussi beaucoup de pédagogie pour embarquer les français dans cet effort national.
Car ne nous y trompons pas : redresser les finances publiques sera douloureux et demandera des sacrifices à tous. Mais avons-nous d’autre choix que cet électrochoc salvateur si nous voulons éviter le naufrage ? L’avenir de notre modèle social et de notre souveraineté en dépend. Réussir ce pari fou, malgré la fatigue et les obstacles, c’est tout l’enjeu des prochains mois. La partie ne fait que commencer…