Un nouveau rebondissement vient d’avoir lieu dans le retentissant scandale financier qui secoue la Malaisie depuis plusieurs années. Lundi, le fonds souverain malaisien 1MDB, au cœur de la tourmente, a annoncé qu’il poursuivait en justice le fournisseur de services aux entreprises Amicorp Group et son PDG Toine Knipping. 1MDB les accuse d’avoir joué un rôle clé dans ce qu’il qualifie de « fraude massive », en facilitant plus de 7 milliards de dollars de transactions frauduleuses entre 2009 et 2014.
Un système sophistiqué de blanchiment d’argent
Selon les allégations de 1MDB, le groupe basé à Hong Kong aurait eu recours à un réseau complexe de sociétés écrans et de transactions fictives pour blanchir l’argent détourné des caisses du fonds souverain. Des accusations graves, que le fonds étaye en affirmant qu’Amicorp « savait qu’il était impliqué dans un système malhonnête et illégal ». 1MDB, qui réclame plus d’un milliard de dollars de dommages et intérêts, n’y va pas par quatre chemins :
Amicorp a joué un rôle essentiel dans la fraude en facilitant le blanchiment de plus de 7 milliards de dollars de fonds détournés.
Une accusation qui fait l’effet d’une bombe, et qui vient s’ajouter à une série de révélations fracassantes dans ce scandale tentaculaire.
Une affaire qui éclabousse les plus hautes sphères du pouvoir
Rappelons que le scandale 1MDB a déjà provoqué un véritable séisme politique en Malaisie. Censé contribuer au développement économique du pays, le fonds a en réalité été le théâtre de détournements de fonds massifs, servant à financer un train de vie fastueux, entre œuvres d’art, propriétés de luxe et même un superyacht. Des révélations qui ont éclaboussé jusqu’à l’ancien Premier ministre Najib Razak, dont la défaite électorale en 2018 est en grande partie attribuée à ce scandale sans précédent.
Najib Razak a depuis été condamné à 12 ans de prison, une peine réduite à 6 ans en appel. À 71 ans, il tente désormais d’obtenir une assignation à résidence pour purger le reste de sa sentence. Une audience cruciale est prévue le 6 janvier prochain.
Un scandale aux ramifications internationales
Mais les conséquences du scandale 1MDB sont loin de se limiter aux frontières malaisiennes. Des procédures judiciaires ont été ouvertes dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis et en Suisse. La justice helvétique a d’ailleurs récemment condamné le dirigeant de PetroSaudi, une autre société impliquée, à 7 ans de prison pour le détournement de 1,8 milliard de dollars.
Et la Malaisie n’a pas dit son dernier mot. La semaine dernière, elle a obtenu le gel de 340 millions de dollars liés à 1MDB sur les comptes de PetroSaudi. Une décision qui montre la détermination des autorités à récupérer les fonds spoliés.
Vers de nouvelles révélations ?
Avec ces derniers développements, et notamment les graves accusations portées contre Amicorp, le scandale 1MDB semble loin d’avoir livré tous ses secrets. Les ramifications de cette fraude tentaculaire, impliquant une multitude d’acteurs dans de nombreux pays, pourraient bien continuer à se dévoiler dans les mois et années à venir.
Une chose est sûre : cette affaire hors norme, mêlant finance internationale, grand banditisme en col blanc et manœuvres politiques au plus haut niveau, n’a pas fini de faire couler de l’encre. Et les 7 milliards de dollars évaporés pourraient n’être que la partie émergée de l’iceberg.
Reste à savoir jusqu’où mèneront les investigations, et surtout, si la Malaisie parviendra à récupérer les sommes colossales détournées aux dépens de son fonds souverain et de ses citoyens. Le feuilleton 1MDB est loin d’avoir livré son dernier rebondissement.