Alors que le Canada traverse une période de fortes turbulences politiques, le Premier ministre Justin Trudeau voit son autorité sérieusement remise en question au sein même de son parti. Selon des sources proches du dossier, les défections se multiplient chez les libéraux, fragilisant encore davantage la position du chef du gouvernement à quelques mois d’élections fédérales cruciales.
Une vice-Première ministre claque la porte
Le point de départ de cette crise sans précédent remonte à la mi-décembre avec la démission surprise de la vice-Première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland. Celle-ci aurait quitté ses fonctions en raison de profonds désaccords avec Justin Trudeau sur la stratégie à adopter face aux menaces de guerre commerciale brandies par le président américain Donald Trump, qui doit retrouver le Bureau Ovale le 20 janvier prochain.
Déterminé à taxer lourdement les importations canadiennes, Trump envisage de faire passer les droits de douane à 25%. Une perspective qui divise au plus haut point la classe politique canadienne et le gouvernement Trudeau en particulier. Le départ fracassant de Chrystia Freeland aurait ainsi révélé au grand jour l’ampleur des dissensions.
Une fronde d’ampleur chez les députés libéraux
Mais la démission de la numéro deux du gouvernement n’était qu’un prélude au séisme politique qui s’annonce. Ce week-end, la révolte a gagné les rangs des députés libéraux. D’après des informations concordantes relayées par plusieurs médias, une majorité des 75 élus issus de la province de l’Ontario auraient retiré leur confiance au Premier ministre lors d’une réunion de crise.
Nous serons dans une situation impossible s’il reste.
Anthony Housefather, député libéral du Québec
Un constat partagé par de nombreux élus à l’instar du député Chandra Arya qui affirme que des dizaines de ses collègues souhaitent désormais le départ de Justin Trudeau. Le parti libéral étant minoritaire au Parlement, une telle fronde menace directement la survie du gouvernement.
Trudeau procède à un remaniement en urgence
Face à cette rébellion inédite, le Premier ministre a tenté de reprendre la main en procédant vendredi à un vaste remaniement ministériel. Un tiers des portefeuilles du gouvernement ont ainsi changé de mains. Mais pour ses détracteurs, ces changements cosmétiques ne suffiront pas à éteindre l’incendie.
Preuve supplémentaire de la gravité de la situation, Justin Trudeau a entamé une profonde réflexion sur son avenir politique, lui qui comptait pourtant briguer un nouveau mandat dans les mois à venir. Car au-delà de la fronde interne, c’est l’avenir électoral des libéraux qui semble compromis.
L’opposition réclame des élections anticipées
Sentant le vent tourner, le chef de l’opposition conservatrice Pierre Poilievre exige la tenue d’élections générales avant la fin de l’année. Un nouveau scrutin qui pourrait sceller le sort de Justin Trudeau. Après neuf ans au pouvoir, le Premier ministre accuse en effet un sérieux recul dans les sondages, relégué à 20 points derrière son rival.
Signe inquiétant pour Trudeau, il ne peut plus compter sur le soutien de son ancien allié de gauche Jagmeet Singh, chef du Nouveau parti démocratique (NPD). La coalition qui permettait aux libéraux de se maintenir malgré leur minorité à la Chambre des communes semble bel et bien avoir vécu.
Reste à savoir si Justin Trudeau parviendra à renverser la tendance d’ici le prochain rendez-vous électoral ou s’il se résoudra à quitter prématurément le pouvoir. Une chose est sûre, le Premier ministre canadien joue son avenir politique dans les semaines à venir. Et c’est toute la scène politique canadienne qui pourrait s’en trouver durablement bouleversée.