Alors que le Vendée Globe entame sa dernière ligne droite dans le Pacifique Sud, la course en tête fait rage entre Yoann Richomme et Charlie Dalin. Au pointage de 19h ce dimanche, le skipper de Paprec Arkéa comptait toujours 24 milles d’avance. Mais derrière, Dalin revient à toute vitesse, bien décidé à reprendre le leadership avant le mythique cap Horn.
Richomme résiste, Dalin contre-attaque
Malgré la pression de son poursuivant direct, Yoann Richomme fait front. Solidement installé en tête depuis plusieurs jours, il avait réussi à creuser l’écart en tirant parfaitement parti d’un coup de vent. Mais Charlie Dalin n’a pas dit son dernier mot. Depuis 24 heures, il grappille inlassablement son retard, bien décidé à frapper un grand coup avant le passage dans l’Atlantique.
On va passer le cap Horn le 24 au matin, voire le 23 au soir. Donc dans un super temps de passage, devant le record de près de deux ou trois jours.
Yoann Richomme
Un duel haletant
Ce duel à distance tient toutes ses promesses. Car derrière les deux hommes de tête, c’est un trou béant qui s’est formé. Troisième, Sébastien Simon pointe à plus de 400 milles, handicapé par la perte de son foil. S’il limite la casse, il sait que la victoire s’est envolée. La bagarre pour le podium reste néanmoins très ouverte, avec pas moins de 7 bateaux en moins de 300 milles entre la 4ème et la 10ème place.
C’est frustrant de voir les deux copains de devant partir mais malheureusement c’est une bataille que je ne peux pas jouer.
Sébastien Simon
Dernière grande difficulté
Avant de retrouver l’Atlantique, il reste une dernière grande difficulté à négocier : le passage du cap Horn et de ses cinquantièmes rugissants. Zone de vents violents et de mers démontées, elle a souvent été le juge de paix des tours du monde. Les conditions s’annoncent engagées, avec des vents de 40 à 50 nœuds annoncés. De quoi pimenter encore la lutte à l’avant.
D’après les routages des équipes à terre, Richomme et Dalin devraient passer le cap Horn entre le 23 au soir et le 24 au matin. Soit avec plus de deux jours d’avance sur le temps de référence de 2016. Un exploit retentissant, fruit d’une incroyable maîtrise à tous les niveaux. Reste à savoir dans quel ordre les deux bateaux franchiront ce point stratégique.
Place au money-time
Car une fois le caillou mythique passé, ce sera le début du money-time pour les leaders. Avec un Atlantique Sud souvent piégeux et riche en options stratégiques. Yoann Richomme et Charlie Dalin auront à cœur d’abattre au plus vite les 7000 milles restants. Gare aux opportunités et aux pièges d’une remontée océane où la moindre erreur se paie cash.
Aux Sables d’Olonne, on commence à se frotter les mains à l’idée de ce duel épique. Jamais deux bateaux n’auront été aussi proches dans un tour du monde en solitaire à ce stade de la course. Preuve du niveau stratosphérique de cette édition. Place désormais au sprint final, où tous les coups seront permis. Suspense garanti!