C’est un drame d’une rare violence qui s’est noué dans la nuit de vendredi à samedi à Palaiseau, en Essonne. Un différend entre le nouveau propriétaire d’un pavillon et un occupant qui refusait de quitter les lieux a viré au bain de sang. Un mort et un blessé grave sont à déplorer.
Quand une expulsion vire au cauchemar
Tout a commencé vendredi après-midi quand le nouveau propriétaire des lieux s’est présenté au pavillon pour demander au fils des anciens occupants, qui squattait illégalement la maison, de partir. Face à son refus, le ton est monté mais le propriétaire est reparti bredouille. C’est là que l’affaire a pris une tournure dramatique.
Dans la soirée, le propriétaire a réuni plusieurs de ses employés pour un repas bien arrosé. Échauffés par l’alcool, trois d’entre eux ont décidé de prendre les choses en main. Ils se sont rendus au pavillon en voiture, bien décidés à en déloger l’occupant par la force.
Intrusion violente et déchaînement de violence
Selon les premiers éléments de l’enquête, les trois hommes ont défoncé la porte d’entrée avant de s’attaquer à la porte de la chambre où dormait le squatteur. Ils l’ont roué de coups, lui infligeant de sérieuses blessures au visage. C’est alors que, acculé, l’occupant s’est saisi d’un sabre d’officier et a frappé deux de ses agresseurs à l’abdomen.
Le déchaînement de violence a été tel que l’un des employés est mort sur place. Le second, grièvement blessé, a réussi à s’enfuir mais son pronostic vital est engagé. Le troisième, indemne, a pris la fuite et donné l’alerte.
Une scène de crime et beaucoup de questions
À leur arrivée, les forces de l’ordre ont découvert une véritable scène de crime avec un homme en sang, gisant sans vie. L’auteur des coups mortels, blessé lui aussi, a été interpellé et placé en garde à vue, tout comme le seul agresseur indemne.
Les circonstances exactes du drame restent à éclaircir. Qui sont les protagonistes de cette soirée qui a mal tourné ? Pourquoi en être arrivé à une telle violence ? La thèse de la légitime défense sera-t-elle retenue pour le squatteur ? Autant de questions auxquelles les enquêteurs vont devoir répondre.
Squats : un casse-tête pour les propriétaires
Au-delà de l’aspect sordide de cette affaire, ce fait divers remet en lumière la problématique épineuse des squats. De nombreux propriétaires se retrouvent démunis face à des occupants illégaux qui s’incrustent chez eux, parfois pendant de longs mois.
« Les procédures d’expulsion sont longues et complexes. Certains propriétaires craquent et sont tentés de se faire justice eux-mêmes. Mais la violence n’est jamais une solution. »
– Un expert juridique cité par une source proche du dossier
La loi anti-squat censée renforcer les droits des propriétaires peine à montrer son efficacité sur le terrain. Les squatteurs bénéficient souvent de la trêve hivernale qui suspend les expulsions. Et engager une procédure judiciaire pour récupérer son bien peut se révéler long et coûteux.
Le propriétaire hors de cause mais des questions en suspens
Quant au propriétaire du pavillon de Palaiseau, s’il n’a pas participé directement aux violences, son rôle dans le déroulé des événements interroge. Avait-il connaissance des intentions de ses employés ? Les a-t-il encouragés d’une manière ou d’une autre ?
« L’enquête devra déterminer les responsabilités de chacun. Le propriétaire n’est pas poursuivi à ce stade mais il n’est pas exclu que sa responsabilité soit engagée ultérieurement si des éléments nouveaux apparaissaient. »
– Une source judiciaire citée par un média national
En attendant, deux suspects ont été déférés dimanche soir devant un juge d’instruction en vue de leur mise en examen. L’occupant des lieux sera poursuivi pour homicide volontaire et tentative d’homicide volontaire. Son agresseur indemne devra répondre de violences aggravées.
Ce fait divers aussi tragique que sordide illustre la complexité de la problématique des squats. Si la loi peine à protéger efficacement les propriétaires, le recours à la violence ne peut en aucun cas être une solution. Cette triste affaire aura au moins le mérite de relancer le débat.