Qui aurait cru qu’un jour, les talibans miseraient sur le tourisme pour redorer leur blason ? C’est pourtant bien le pari audacieux que semble vouloir relever le régime islamiste afghan, près de deux ans après son retour au pouvoir. Dans un pays meurtri par des décennies de guerre et une situation sécuritaire toujours précaire, le gouvernement mise sur les atouts naturels et patrimoniaux uniques de l’Afghanistan pour attirer des visiteurs étrangers et briser progressivement son isolement sur la scène internationale.
Le tourisme comme arme diplomatique
Malgré une réputation sulfureuse liée à la brutalité de leur idéologie et aux restrictions imposées à la population, notamment aux femmes, les talibans semblent déterminés à changer leur image à l’international. Et quoi de mieux que le tourisme pour tisser des liens avec le reste du monde ? Comme l’explique un responsable du ministère afghan du tourisme :
Nous voulons montrer au monde le vrai visage de l’Afghanistan. Nos paysages magnifiques, nos sites archéologiques, nos traditions. Et prouver que l’on peut voyager en toute sécurité chez nous.
Une manière habile d’essayer de normaliser le régime taliban sur la scène diplomatique, alors que la plupart des pays occidentaux refusent toujours de le reconnaître officiellement. Le tourisme comme porte d’entrée vers une acceptation progressive de la communauté internationale ?
Les touristes au rendez-vous ?
Si l’on en croit les chiffres officiels, la stratégie commencerait à porter ses fruits. Selon les autorités, le nombre de visiteurs étrangers serait passé de quelques centaines en 2021 à plusieurs milliers en 2023. Principalement des voyageurs en quête de destinations hors des sentiers battus, attirés par les merveilles naturelles de l’Hindu Kush et des paysages désertiques, ou par les trésors historiques que recèle le pays, de la légendaire Bactres à la vallée de Bamiyan.
Mais les défis restent immenses pour faire de l’Afghanistan une véritable destination touristique. Les infrastructures sont encore largement déficientes, l’offre hôtelière limitée et le réseau de transports précaire. Sans parler de l’insécurité chronique qui sévit dans de larges pans du territoire, en proie aux attaques de groupes rebelles et autres attentats ciblés.
Les croisières, autre axe de développement ?
Outre le tourisme terrestre, les autorités envisagent également de miser sur le potentiel des voies navigables du pays, en développant des croisières fluviales sur les grands fleuves afghans comme l’Amou-Daria. Un moyen d’offrir une vitrine plus sécurisée et contrôlée du pays, tout en générant des retombées économiques pour les communautés locales.
C’est un segment touristique encore inexploité mais au fort potentiel chez nous. En plus de faire découvrir nos paysages sous un autre angle, cela pourrait dynamiser des régions reculées.
Un responsable du développement touristique
Un pari risqué mais vital
Si la manne touristique apparaît comme providentielle pour un pays étranglé par les sanctions internationales et une terrible crise économique, beaucoup s’interrogent sur les chances de succès à long terme. Comment garantir la sécurité des voyageurs étrangers et rassurer les tours opérateurs ? Le régime sera-t-il prêt à assouplir certaines restrictions pour ne pas rebuter la clientèle occidentale ?
Des interrogations cruciales, alors que le tourisme pourrait devenir un levier majeur de développement et de stabilisation pour l’Afghanistan. Entre création d’emplois, mise en valeur du patrimoine et ouverture au monde, les retombées potentielles sont immenses pour un pays meurtri qui a tant besoin de perspectives. À condition que la mayonnaise sécuritaire prenne et que les talibans jouent le jeu d’une certaine normalisation. Le pari est osé mais vital pour l’avenir de l’Afghanistan. Réponse dans les années à venir…
Mais les défis restent immenses pour faire de l’Afghanistan une véritable destination touristique. Les infrastructures sont encore largement déficientes, l’offre hôtelière limitée et le réseau de transports précaire. Sans parler de l’insécurité chronique qui sévit dans de larges pans du territoire, en proie aux attaques de groupes rebelles et autres attentats ciblés.
Les croisières, autre axe de développement ?
Outre le tourisme terrestre, les autorités envisagent également de miser sur le potentiel des voies navigables du pays, en développant des croisières fluviales sur les grands fleuves afghans comme l’Amou-Daria. Un moyen d’offrir une vitrine plus sécurisée et contrôlée du pays, tout en générant des retombées économiques pour les communautés locales.
C’est un segment touristique encore inexploité mais au fort potentiel chez nous. En plus de faire découvrir nos paysages sous un autre angle, cela pourrait dynamiser des régions reculées.
Un responsable du développement touristique
Un pari risqué mais vital
Si la manne touristique apparaît comme providentielle pour un pays étranglé par les sanctions internationales et une terrible crise économique, beaucoup s’interrogent sur les chances de succès à long terme. Comment garantir la sécurité des voyageurs étrangers et rassurer les tours opérateurs ? Le régime sera-t-il prêt à assouplir certaines restrictions pour ne pas rebuter la clientèle occidentale ?
Des interrogations cruciales, alors que le tourisme pourrait devenir un levier majeur de développement et de stabilisation pour l’Afghanistan. Entre création d’emplois, mise en valeur du patrimoine et ouverture au monde, les retombées potentielles sont immenses pour un pays meurtri qui a tant besoin de perspectives. À condition que la mayonnaise sécuritaire prenne et que les talibans jouent le jeu d’une certaine normalisation. Le pari est osé mais vital pour l’avenir de l’Afghanistan. Réponse dans les années à venir…