En ce dimanche 22 décembre, le président russe Vladimir Poutine a promis d’infliger encore plus de « destructions » à l’Ukraine, en représailles à une attaque de drones survenue la veille à Kazan, une ville du centre de la Russie située à environ 1000 kilomètres de la frontière ukrainienne. D’après une source proche du Kremlin, Moscou accuse Kiev d’être derrière cette frappe, qui a visé des immeubles résidentiels sans faire de victimes.
« Quiconque tente de détruire quelque chose dans notre pays, quelle qu’en soit l’ampleur, devra faire face à des destructions encore bien plus importantes dans son propre pays et regrettera ce qu’il a essayé de faire dans notre pays », a déclaré Poutine lors d’une cérémonie officielle.
Ces menaces interviennent alors que l’armée russe avance rapidement sur le front, notamment dans la région orientale de Donetsk, le point chaud des combats. Selon une source militaire, les troupes russes auraient encore capturé plusieurs villages stratégiques ces derniers jours, profitant de l’épuisement des forces ukrainiennes.
L’élection de Trump, un tournant pour la guerre ?
Certains observateurs estiment que la Russie cherche à gagner le plus de terrain possible avant l’arrivée au pouvoir du président américain élu Donald Trump en janvier. Le républicain a en effet promis de mettre rapidement fin à ce conflit vieux de près de trois ans, sans jamais vraiment expliquer comment il compte procéder.
Ce flou inquiète l’Ukraine, qui craint d’être contrainte à un accord défavorable au vu de ses difficultés actuelles sur le plan militaire. Kiev s’efforce de faire front, malgré la pénurie de main-d’œuvre et de munitions.
L’économie russe résiste mieux que prévu
Malgré les sanctions occidentales, l’économie russe semble tenir le choc et pouvoir supporter l’effort de guerre. Comme le relève une récente analyse de spécialistes basés à l’étranger, le PIB russe n’a reculé que de 3% en 2022, loin de l’effondrement annoncé par certains. La hausse des prix des hydrocarbures a largement compensé les restrictions commerciales.
Accusations de crimes de guerre
Cette guerre s’accompagne aussi de sombres réalités. Un nouveau rapport accablant de la Yale School of Public Health, publié mardi, documente le programme russe d’adoption forcée d’enfants ukrainiens. Cette étude « révèle un niveau de criminalité plus élevé que ce qui avait été initialement envisagé, pouvant constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».
L’Ukraine innove pour résister
Face aux attaques répétées, l’Ukraine redouble d’ingéniosité pour tenir tête à « l’envahisseur ». Selon une source militaire, des innovations technologiques majeures auraient vu le jour ces derniers mois, des trains aux drones en passant par l’électricité. Les Ukrainiens auraient ainsi réinventé leur façon de combattre et de vivre.
Cette guerre met aussi en lumière la dépendance énergétique des Européens vis-à-vis de la Russie. Un ingénieur à la retraite, Olivier Sidler, y voit une opportunité de repenser l’habitat. Son projet expérimental, La Poutinière, prétend écrire l’avenir du logement à énergie positive.
À l’approche de l’hiver, nul ne sait combien de temps encore durera ce conflit dévastateur. Malgré une résistance acharnée, l’Ukraine s’inquiète des intentions de Donald Trump et des avancées russes. Vladimir Poutine, lui, semble déterminé à poursuivre coûte que coûte sa « guerre éclair » vieille de bientôt trois ans, quitte à la transformer en guerre d’usure. Le peuple ukrainien en paie le prix fort.