C’est dans un contexte d’urgence que le président Emmanuel Macron est rentré à Paris ce dimanche, après une tournée à Mayotte et en Afrique de l’Est. Son retour marque une accélération des préparatifs pour former un nouveau gouvernement, attendu avant Noël. Les consultations avec le Premier ministre François Bayrou, nommé le 13 décembre, s’intensifient pour boucler la composition de l’équipe ministérielle.
Un gouvernement resserré et ouvert
D’après des sources proches du dossier, François Bayrou continue d’affiner son équipe qu’il souhaite à la fois resserrée et la plus ouverte possible. L’objectif est d’intégrer des personnalités de poids, issues de la gauche, de la droite et du centre, pour répondre aux urgences auxquelles le pays fait face, en particulier sur le plan budgétaire.
Marc Fesneau, président des députés du MoDem, a confirmé dans les colonnes de La Tribune que les grands pôles ministériels étaient fixés et que la liste complète du gouvernement devrait être dévoilée « en une seule fois » et « avant Noël ».
Vers une participation des Républicains
Du côté de la droite, le chef des députés Les Républicains (LR) Laurent Wauquiez a confirmé samedi soir à ses troupes qu’il s’orientait vers une participation de son parti au gouvernement. François Bayrou a d’ailleurs annoncé son intention de maintenir le ministre LR de l’Intérieur sortant, Bruno Retailleau.
Le défi de convaincre la gauche
C’est sur le flanc gauche que les négociations s’annoncent les plus compliquées pour le Premier ministre, fervent défenseur de la « co-responsabilité ». Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure est ressorti déçu de sa rencontre de jeudi avec M. Bayrou, se disant même prêt à censurer le nouveau chef du gouvernement.
Consterné de la pauvreté de ce qui (a été) proposé.
Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
Si François Bayrou a accepté d’ouvrir une réflexion pour revoir la réforme des retraites repoussant l’âge légal à 64 ans, il exclut une suspension de la réforme actuelle, un geste jugé insuffisant par les socialistes.
Des échéances serrées
Alors que cette journée de dimanche apparaît cruciale pour les consultations, les options pour annoncer le nouveau gouvernement se réduisent. Lundi devrait être exclu en raison de la journée de deuil national décrétée suite au passage dévastateur du cyclone Freddy à Mayotte. Resterait alors la date de mardi 24 décembre, juste avant le début des fêtes de fin d’année.
Une cote de popularité au plus bas
Le Premier ministre François Bayrou entame sa mission avec une cote de popularité historiquement basse. Selon le dernier baromètre Ifop-Journal du Dimanche, 66% des personnes interrogées se disent mécontentes de son action. Un chiffre qui illustre l’ampleur du défi qui attend le nouveau chef du gouvernement et son équipe.
Dans ce contexte tendu, toute la lumière sera faite sur les choix des ministres et l’équilibre politique que parviendra à bâtir François Bayrou. La composition du nouveau gouvernement sera scrutée de près, tant elle conditionnera sa capacité à répondre aux urgences du pays et à créer un consensus dans une période trouble. Les prochaines heures s’annoncent donc décisives pour l’exécutif.