Politique

Gérard Larcher affirme ne pas vouloir être Premier ministre de Macron

Gérard Larcher met fin aux spéculations : il ne sera pas le prochain locataire de Matignon. Le Président du Sénat réaffirme son engagement auprès de LR pour les européennes. Mais laisse la porte ouverte en cas de crise majeure...

Alors que son nom circule avec insistance pour prendre la tête du gouvernement, Gérard Larcher a tenu à clarifier sa position ce mardi lors d’une réunion avec les sénateurs Les Républicains. Le Président du Sénat a affirmé sans détour : « Je ne souhaite pas être le Premier ministre d’Emmanuel Macron ».

Ces déclarations interviennent dans un contexte de fortes spéculations sur un possible rapprochement entre la droite et la majorité présidentielle après les élections européennes du 9 juin prochain. Gérard Larcher a donc choisi de couper court aux rumeurs qui l’envoient à Matignon, réaffirmant au passage son « engagement total » auprès de François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour ce scrutin.

Un soutien sans faille à son camp politique

Le Président du Sénat a martelé sa volonté de poursuivre sa mission au Palais du Luxembourg, qu’il considère comme « le seul contrepouvoir » dans le paysage institutionnel actuel. Un message clair envoyé à ceux qui verraient en lui un potentiel chef du gouvernement Macron, dans l’hypothèse d’un remaniement post-européennes.

Gérard Larcher n’a pas hésité non plus à agiter le chiffon rouge d’une motion de censure à l’automne si le budget 2025 devait s’inscrire dans la lignée de celui de 2024, appelant les députés LR à la voter le cas échéant. Une mise en garde à peine voilée à l’exécutif.

La porte ouverte à un scénario de crise

Malgré cette fin de non-recevoir, le Président du Sénat a toutefois admis que des « circonstances exceptionnelles » pourraient le conduire à revoir sa position. « Dans une crise, si crise il devait y avoir, la décision appartient au Président de la République », a-t-il concédé, non sans préciser qu’il ne faisait là que le « constat » de ce que prévoit la Constitution.

Une manière de ne pas totalement fermer la porte à un scénario où il serait appelé aux affaires dans un contexte de blocage politique nécessitant de nouvelles alliances. Tout en réaffirmant qu’il n’est, à ce stade, « demandeur de rien » et concentré sur sa tâche de président de la chambre haute.

Quel avenir pour la droite après les européennes ?

Au-delà du cas Larcher, ces déclarations illustrent les interrogations qui traversent la droite sur son positionnement stratégique dans la perspective de l’après-européennes. Entre tentation d’un rapprochement avec le pouvoir macroniste pour peser sur les politiques menées et volonté de maintenir une opposition claire, Les Républicains apparaissent tiraillés.

Le résultat du scrutin du 9 juin sera donc particulièrement scruté. En cas de contre-performance, la pression pourrait s’accroître en interne pour explorer la piste d’une coalition avec la majorité présidentielle. Un scénario auxquels certains ténors semblent déjà se préparer, quand d’autres, à l’instar de Gérard Larcher, s’emploient pour l’heure à l’écarter.

Une séquence politique à haut risque s’annonce donc pour la droite, dont l’unité et l’identité pourraient être mises à l’épreuve par les prochaines échéances électorales et leurs conséquences. Avec en toile de fond cette question lancinante : quel cap stratégique emprunter pour exister dans un paysage politique en plein bouleversement ?

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