Quel week-end de folie pour le biathlon français ! Sur les pistes enneigées du Grand-Bornand, les Bleus ont réalisé un exploit retentissant ce samedi avec un triplé historique lors des poursuites. Portés par un public en feu, Éric Perrot, Julia Simon et Émilien Jacquelin sont tous montés sur le podium, déclenchant une Marseillaise improvisée dans les travées. De quoi apporter un bonheur immense à tout le clan tricolore.
Un triplé bleu azur sous le soleil
Déjà en verve vendredi avec la victoire de Justine Braisaz-Bouchet sur le sprint, les Français ont remis ça de plus belle en ce samedi radieux. Chez les hommes d’abord, avec un magnifique doublé derrière l’intouchable Norvégien Johannes Boe. Parti en 7e position, Éric Perrot, 23 ans, a signé un sans-faute au tir pour décrocher sa première médaille en Coupe du monde. Une performance XXL, saluée par son entraîneur Simon Fourcade :
Arriver dans ces conditions, sur un dernier tir, en sachant qu’on peut accrocher le podium, sortir un 5 sur 5 avec le public qui scande à chaque balle, solide.
Simon Fourcade, entraîneur de l’équipe de France
À la 3e place, on retrouve un Émilien Jacquelin en pleine confiance, auteur d’un très joli 18/20 derrière la carabine. Le Grenoblois conforte sa 3e place au général de la Coupe du monde. Quentin Fillon-Maillet, en difficulté au tir (13/20), termine lui 24e.
Simon et Braisaz-Bouchet à la fête
Chez les dames aussi, le bonheur était tricolore. À commencer par Julia Simon, 2e à 27 secondes de l’Allemande Franziska Preuss après un solide 18/20 au tir. Un podium qui « fait vraiment plaisir » à la biathlète des Saisies, en quête de sa meilleure forme :
Il vient beaucoup de la tête mais la forme est là aussi, c’est cool. Arriver à deux Françaises sur un dernier tir pour jouer un podium à la maison, c’est indescriptible. Ça me transcende, j’adore ça et je m’éclate.
Julia Simon, 2e de la poursuite
La Savoyarde Justine Braisaz-Bouchet, victorieuse la veille, a dû se contenter de la 12e place après 7 fautes au tir. Mais la native d’Albertville, portée par les « Justine, Justine » du public, retiendra l’essentiel de son week-end :
J’ai entendu qu’on m’appelait dans la montée, ça m’a vraiment boostée. C’était incroyable hier (vendredi), je ne réalise pas tout à fait. C’est une explosion de joie avec toute l’équipe.
Justine Braisaz-Bouchet, vainqueur du sprint vendredi
Marseillaise, drapeaux et « Phryges » : l’ambiance des grands jours
Tout au long du week-end, les 15 000 spectateurs ont mis une ambiance de feu dans l’enceinte haut-savoyarde. Marseillaise entonnée, ola géante, drapeaux tricolores : une ferveur digne des grands jours, avec en prime quelques « Phryges » en référence à la mascotte des JO de Paris. Le meilleur public du circuit pour le patron Boe :
Pas de doute: c’est la meilleure ambiance de la Coupe du monde.
Johannes Boe, vainqueur de la poursuite
Le patron du biathlon français Stéphane Bouthiaux ne cachait pas non plus son bonheur après ce week-end en or :
C’est exceptionnel d’avoir autant de monde derrière nous, surtout après une année Covid compliquée. On espère retrouver ça en janvier à Antholz-Anterselva et en mars pour les finales à Oslo. Ça donne beaucoup d’énergie à nos athlètes pour la suite de la saison.
Stéphane Bouthiaux, président de la Fédération Française de Ski
Un gros boost avant les JO
À un peu plus d’un an des Jeux Olympiques à domicile, le biathlon tricolore a marqué les esprits avec cette razzia quasi-inédite au Grand-Bornand. De quoi rêver à de folles promesses pour 2024. Le message est en tout cas passé haut et fort : cette équipe de France a faim et les moyens de ses ambitions.
Prochaine étape en janvier à Antholz-Anterselva avec l’objectif de confirmer ces belles dispositions. En attendant, les biathlètes tricolores peuvent savourer : ils ont d’ores et déjà illuminé l’hiver du sport français. Et vu la ferveur populaire déclenchée ce week-end au Grand-Bornand, le compteur frissons n’est pas prêt de s’arrêter.