Le centre du Mali est une nouvelle fois endeuillé par une vague d’attaques meurtrières attribuées aux groupes jihadistes qui sévissent dans la région. Selon des sources locales et sécuritaires, au moins 20 personnes ont perdu la vie vendredi lors d’assauts coordonnés contre plusieurs villages de la région de Bandiagara.
Villages Attaqués et Populations en Fuite
D’après un élu local souhaitant garder l’anonymat, six villages ont été pris pour cible par les jihadistes. Les assaillants ont semé la terreur en incendiant des greniers et en poussant les habitants à fuir. Le bilan provisoire fait état d’une vingtaine de morts.
Une source sécuritaire malienne a confirmé ces informations, évoquant 21 morts et de nombreux blessés dans cinq villages de la zone. Selon cette source, ces attaques terroristes visent à instaurer le chaos en forçant les populations à abandonner leurs foyers.
Plus de 20 Morts et des Villages Incendiés
Bocary Guindo, responsable d’une association de jeunes Dogons, a détaillé sur les réseaux sociaux le lourd tribut payé par plusieurs localités :
- Bourari : 15 morts
- Madina : 2 morts
- Banguel Toupè Singuel : 2 morts
- Gaza : 5 morts
En plus de ces pertes humaines tragiques, les villages de Massasegué et Sonfounou ont été la proie des flammes.
Le Mali en Proie à l’Instabilité Chronique
Depuis 2012, le Mali est confronté aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, ainsi qu’aux violences perpétrées par des milices communautaires et des bandes criminelles. Le week-end dernier, au moins sept personnes avaient déjà été tuées lors d’une attaque dans le centre du pays.
En septembre, les jihadistes ont frappé au cœur de la capitale Bamako, lançant un assaut sans précédent contre l’école de gendarmerie et l’aéroport militaire. Bien qu’aucun bilan officiel n’ait été communiqué, des sources sécuritaires évoquent plus de 75 morts et 250 blessés.
Rupture avec la France et Rapprochement avec la Russie
Depuis leur prise de pouvoir lors de coups d’État en 2020 et 2021, les militaires au pouvoir ont rompu l’alliance historique avec la France pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie. Cette réorientation stratégique a entraîné le départ forcé de la mission de stabilisation de l’ONU au Mali (Minusma) en 2023, à la demande insistante de la junte.
Selon l’ONG Human Rights Watch, les « atrocités » commises contre les civils par l’armée malienne et son allié russe, ainsi que par les jihadistes, se sont poursuivies depuis ce changement d’alliance. Ces accusations mettent à mal la rhétorique de la junte qui affirme avoir inversé la tendance face aux groupes terroristes grâce à sa nouvelle stratégie.
Une Situation Sécuritaire qui ne Cesse de se Dégrader
Malgré les efforts proclamés par les autorités maliennes, force est de constater que la situation sécuritaire continue de se détériorer dans le pays. Les populations civiles restent les premières victimes de ce conflit qui s’éternise, prises en étau entre les jihadistes, les forces armées nationales et leurs soutiens étrangers.
Face à cette spirale de violence, la communauté internationale s’inquiète de l’enlisement du Mali et de la propagation de l’instabilité dans toute la région sahélienne. Alors que les attaques se multiplient et que le bilan humain ne cesse de s’alourdir, il est urgent de trouver des solutions durables pour ramener la paix et la sécurité au Mali et permettre aux populations de vivre dans la dignité.
