L’Allemagne est sous le choc après l’attaque meurtrière survenue vendredi soir sur le marché de Noël de Magdebourg, dans l’est du pays. Selon un nouveau bilan annoncé par les autorités, cette tragédie a coûté la vie à 5 personnes et fait plus de 200 blessés, dont une quarantaine dans un état très grave. Le chancelier Olaf Scholz, qui s’est rendu sur place samedi, a exprimé sa détermination à lutter contre « ceux qui veulent semer la haine ».
Un suspect d’origine saoudienne interpellé
L’auteur présumé de cette attaque, un médecin de 50 ans originaire d’Arabie Saoudite, a été rapidement appréhendé par les forces de l’ordre. Installé en Allemagne depuis 2006, il exerçait dans une petite ville proche de Magdebourg. Si ses motivations restent encore floues à ce stade, son profil semble plutôt le rapprocher de la mouvance d’extrême droite ou d’Elon Musk que du jihadisme, selon des sources proches de l’enquête.
Le chancelier Scholz appelle à l’unité
Face à ce drame national, Olaf Scholz a lancé un appel au rassemblement. « Il est important en tant que pays de rester ensemble, que nous nous serrions les coudes et que nous nous parlions », a-t-il déclaré, promettant que l’Allemagne ne laisserait « pas passer ceux qui veulent semer la haine ». Le dirigeant a également tenu à rendre hommage aux victimes de cet « acte terrible » et « fou », ainsi qu’aux secours et forces de l’ordre mobilisés.
Une nation traumatisée
Cette attaque sanglante en plein cœur des fêtes de fin d’année a profondément choqué l’Allemagne. De nombreuses personnes se sont spontanément rassemblées à Magdebourg pour se recueillir en mémoire des victimes. Des rassemblements similaires ont eu lieu dans plusieurs grandes villes du pays, de Berlin à Munich en passant par Francfort. Dans tout le pays, les drapeaux ont été mis en berne en signe de deuil national.
Le lourd bilan humain
Si le bilan reste provisoire, l’ampleur de la tragédie est d’ores et déjà considérable. Outre les 5 victimes décédées, le ministre-président de Saxe-Anhalt Reiner Haseloff a indiqué que plus de 200 personnes avaient été blessées, dont « de nombreux blessés graves et très graves ». Le chancelier a pour sa part évoqué une quarantaine de personnes dont l’état inspire les plus vives inquiétudes.
Une enquête pour comprendre
Malgré l’émotion et la colère, les autorités ont appelé au calme pour laisser l’enquête se dérouler dans les meilleures conditions. « Maintenant, il est important de clarifier les choses. Et que cela se fasse avec précision et exactitude », a insisté Olaf Scholz. Il s’agira notamment de mieux cerner la personnalité et les motivations du suspect, afin de déterminer si son geste relève davantage d’un acte « fou » isolé ou d’une action plus structurée.
Un réveillon de Noël endeuillé
Cette tragédie assombrit considérablement les fêtes de fin d’année en Allemagne. De nombreux marchés de Noël, tradition très populaire outre-Rhin, sont restés fermés samedi en signe de deuil et par mesure de sécurité. D’autres ont rouvert leurs portes, mais dans une ambiance lourde et recueillie, bien loin de l’atmosphère festive habituelle.
La solidarité internationale
À travers le monde, les messages de soutien et de compassion ont afflué vers l’Allemagne. De nombreux dirigeants étrangers ont exprimé leur solidarité avec le peuple allemand, à l’image du président français Emmanuel Macron qui a assuré son « plein soutien » à Olaf Scholz. Le pape François a pour sa part exprimé sa « profonde tristesse » et condamné un « acte de violence insensé ».
L’Allemagne face au terrorisme
Si les circonstances exactes de l’attaque de Magdebourg doivent encore être élucidées, elle ravive le douloureux souvenir des attentats islamistes qui ont frappé l’Allemagne ces dernières années, notamment celui au camion-bélier sur un marché de Noël à Berlin en 2016. Cet attentat, le plus meurtrier sur le sol allemand, avait fait 12 morts et 48 blessés.
L’extrémisme de droite aussi pointé du doigt
Mais le pays est également confronté à une résurgence de l’extrémisme de droite, avec plusieurs attentats et complots déjoués ces derniers mois. Le possible lien du suspect de Magdebourg avec cette mouvance est scruté de près. L’AfD est régulièrement accusé d’attiser la haine et la violence par ses propos anti-immigration et anti-islam.
Un pays meurtri mais digne
Malgré l’effroi et la douleur, l’Allemagne tente de garder la tête haute. Sur les lieux du drame à Magdebourg, de nombreux habitants sont venus déposer des bougies et des fleurs en mémoire des victimes. Un mémorial improvisé où se mêlent tristesse, incompréhension mais aussi une immense dignité. Comme un symbole de la résilience d’un peuple confronté à l’indicible.
L’union sacrée politique
Cette tragédie transcende les clivages politiques. De la gauche à la droite en passant par les écologistes, tous les partis ont exprimé leur émotion et leur solidarité avec les victimes et leurs proches. Les voix divergentes se sont tues le temps du deuil national, même l’AfD a suspendu sa campagne. Comme si cette épreuve rappelait les valeurs de tolérance et de fraternité qui fondent la société allemande.
Un hommage national en préparation
Pour honorer la mémoire des victimes et exprimer le soutien de la nation aux familles endeuillées, un grand hommage national sera organisé dans les prochains jours à Berlin, a annoncé la chancellerie. La date et les modalités restent à définir, mais Olaf Scholz entend en faire un moment de communion et de recueillement pour tout le pays.
L’Allemagne vit des heures sombres après l’horreur de Magdebourg. Mais dans l’adversité, le pays semble résolu à défendre ses valeurs de liberté et de tolérance face à la haine et à la violence. Un combat sans fin mais vital pour préserver son modèle démocratique et son vivre-ensemble. L’union sacrée scellée dans les larmes pourrait paradoxalement en ressortir renforcée.