Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, un nouveau chapitre s’ouvre au Proche-Orient. Alors que le mouvement sioniste rêve d’un État juif en Palestine, les Arabes s’y opposent farouchement. Dans ce contexte explosif, Israël proclame son indépendance en 1948. S’ensuivront près de trois décennies de conflits qui marqueront durablement la région.
La guerre d’indépendance d’Israël (1948-1949)
Dès sa naissance, Israël doit faire face à l’hostilité de ses voisins arabes. Le 15 mai 1948, au lendemain de la proclamation d’indépendance, les armées égyptiennes, transjordaniennes, syriennes, libanaises et irakiennes envahissent le jeune État. C’est le début d’une guerre acharnée qui durera près d’un an.
Malgré son infériorité numérique, Tsahal, l’armée israélienne tout juste formée, parvient à repousser les assaillants. Au prix de lourdes pertes, Israël étend même son territoire au-delà des frontières fixées par l’ONU. Une première victoire qui en appellera d’autres.
La crise de Suez (1956)
En 1956, la nationalisation du canal de Suez par le dirigeant égyptien Nasser met le feu aux poudres. Israël s’allie à la France et au Royaume-Uni pour attaquer l’Égypte. L’opération est un succès militaire mais un échec politique, les États-Unis et l’URSS imposant un cessez-le-feu.
Si le statu quo territorial demeure, Israël sort renforcé de cette épreuve de force. Nasser doit renoncer à son blocus du détroit de Tiran, ce qui permet à l’État hébreu de consolider sa souveraineté.
La guerre des Six Jours (1967)
En juin 1967, persuadé qu’une attaque arabe est imminente, Israël décide de prendre les devants. En seulement six jours, Tsahal inflige une cuisante défaite à l’Égypte, la Syrie et la Jordanie. Un coup d’éclat qui permet à Israël de tripler sa superficie.
C’est une victoire extraordinaire, presque miraculeuse. En six jours, nous avons changé la face du Proche-Orient.
– Yitzhak Rabin, chef d’état-major de Tsahal pendant la guerre des Six Jours
Malgré la liesse en Israël, cette expansion territoriale aura un lourd tribut : l’occupation de Gaza, de la Cisjordanie et du Golan ouvre la voie à un douloureux conflit de basse intensité avec les Palestiniens.
La guerre du Kippour (1973)
Le 6 octobre 1973, jour du Yom Kippour, l’Égypte et la Syrie lancent une attaque surprise contre Israël. Pris de court, Tsahal essuie de lourdes pertes avant de reprendre le dessus. Après trois semaines de combats, Israël repousse l’offensive au prix de plus de 2500 morts.
Si les frontières restent inchangées, cette guerre ébranle le mythe de l’invincibilité israélienne. Surtout, elle marque un tournant : pour la première fois, Israël accepte de négocier avec les Arabes, ouvrant la voie à une paix séparée avec l’Égypte en 1979.
Un conflit sans fin ?
Si les grandes guerres conventionnelles semblent révolues, la paix reste lointaine entre Israéliens et Palestiniens. Intifadas, attentats, représailles… Le conflit a pris une autre forme, attisé par l’occupation et la colonisation des territoires.
Malgré les espoirs suscités par les accords d’Oslo en 1993, la route vers la paix demeure semée d’embûches. Entre méfiance, radicalisation et jeux de pouvoir, la possibilité d’une solution à deux États paraît aujourd’hui plus improbable que jamais.
Si la tendance actuelle se poursuit, on se dirige vers un État unique. Cela sera la fin du rêve sioniste.
– Un diplomate israélien cité par une source proche du dossier
Ainsi, plus de sept décennies après sa naissance dans la guerre, Israël reste confronté au défi de sa survie. Un combat sans fin qui n’a pas fini de façonner la géopolitique du Proche-Orient, et le destin des peuples de la région.
