À Manchester, l’inquiétude grandit. Alors que l’équipe traverse une crise sportive inédite, les supporters des Citizens redoutent un avenir sans Pep Guardiola sur le banc. L’entraîneur espagnol, architecte des récents succès du club, semble plus que jamais sur le départ. Mais dans une ville qui lui voue un culte, personne n’ose imaginer Manchester City sans lui…
Un héritage immense mais un futur incertain
En un peu plus de 7 ans à la tête de Manchester City, Pep Guardiola a révolutionné le club, la ville, et même le football anglais tout entier. Avec un jeu flamboyant basé sur la possession et un press intense, le Catalan a offert aux Sky Blues 6 titres de champion d’Angleterre et surtout une identité de jeu unique. Un héritage considérable, que résume Freddie Pye, fondateur d’un site dédié aux Citizens :
Ce qu’il apprécie vraiment c’est le calme qu’on lui laisse. Quand il a signé, on pensait qu’il allait gagner quelques titres et s’en aller. Mais ce qu’il a fait, personne ne l’avait rêvé. Au-delà des titres, c’est la manière. C’est l’héritage ultime. Pep a changé le football.
Freddie Pye, fondateur de City Xtra
Mais alors que son contrat arrive à échéance en juin 2024, l’avenir de Guardiola à Manchester semble de plus en plus compromis. Englué dans une saison cauchemardesque, éliminé en Ligue de Champions, le technicien peine à trouver des solutions. Se dirige-t-on vers un divorce ?
Le spectre d’un départ de Guardiola
Difficile en effet d’imaginer Pep Guardiola rester si les résultats ne s’améliorent pas. Malgré un contrat en or et un amour réciproque avec les supporters, le Catalan n’a jamais caché qu’il pouvait partir du jour au lendemain s’il sentait qu’il ne pouvait plus apporter à son équipe. Une menace qui prend tout son sens aujourd’hui.
Pour autant, à Manchester, on refuse d’envisager un avenir sans Pep. Pour Freddie Pye comme pour de nombreux supporters, son départ est inenvisageable :
C’est impossible qu’il parte, peu importe ce qui se passera. Il ne peut pas partir. Quand il est arrivé en 2016, il a dû tout changer. Et là, c’est la troisième génération qu’il faut construire. L’équipe est arrivée à la fin de son cycle et a besoin d’un rafraîchissement. Il doit rester. Personne n’ose imaginer un futur sans lui.
Un mercato raté et des choix critiqués
Si la situation est aussi délicate aujourd’hui, Guardiola y est aussi pour quelque chose. Ses choix tactiques parfois déroutants et surtout un mercato raté l’été dernier sont pointés du doigt. En dépit de moyens colossaux, City s’est montré incapable de renouveler un effectif vieillissant.
Le départ d’Haaland, non remplacé en attaque, la grave blessure de Laporte et le pari raté Nunes au milieu ont affaibli l’équipe. Guardiola, qui s’est toujours impliqué dans le recrutement, n’est pas exempt de critiques, comme l’admet Freddie Pye :
Guardiola a une part de responsabilité car il veut tout gérer, et a préféré avoir un groupe resserré avec des profils polyvalents. Mais quand tu as une saison à 60 matches, tu as besoin d’un effectif étoffé. Donc oui, c’est un peu sa faute.
Rebâtir une équipe, le dernier défi de Guardiola ?
Après 7 ans d’une aventure intense, Guardiola se retrouve donc face à un immense chantier, peut-être le plus grand défi de sa carrière. Celui de rebâtir une équipe sur les cendres de son formidable Man City, pour repartir vers les sommets.
Un énorme travail en perspective, que beaucoup voient comme l’ultime mission de Pep à Manchester, avant un éventuel départ :
Il faut de la résilience jusqu’à la prochaine saison. C’est la troisième génération que Pep doit bâtir. S’il réussit ça, alors il aura peut-être fait le tour et pourra partir la tête haute. Mais échouer n’est pas une option.
Un supporter de Manchester City
À 53 ans, Pep Guardiola est donc à la croisée des chemins. Prolonger l’aventure à Manchester pour redresser son équipe et partir en beauté, ou tourner la page dès cet été pour relever un nouveau challenge. Une certitude, son choix fera date dans l’histoire de ce club qu’il a transformé à jamais.