En grande difficulté depuis plusieurs saisons, l’AS Saint-Étienne a décidé de miser sur un nouvel entraineur au profil atypique pour se relancer. Eirik Horneland, technicien norvégien de 44 ans, a été présenté vendredi comme l’homme de la situation pour incarner le nouveau projet du club. Sa mission : redonner une identité de jeu offensive et attractive aux Verts.
Un pari audacieux pour redresser la barre
Le choix d’Eirik Horneland peut surprendre. Inconnu du grand public, ce jeune coach s’est fait remarquer en Norvège en pratiquant un football résolument tourné vers l’avant. Une philosophie qu’il compte bien appliquer à Saint-Etienne, comme il l’a martelé lors de sa présentation :
« Pour moi, c’est très important d’avoir un style de jeu offensif, de voir une identité claire dans l’équipe. Je veux qu’on attaque avec beaucoup de joueurs, qu’on mette la pression sur l’adversaire. »
Eirik Horneland, nouvel entraineur de l’ASSE
Un discours qui tranche avec celui de ses prédécesseurs, souvent critiqués pour leur football minimaliste et sans saveur. Mais est-ce le bon remède pour des Verts en perte de vitesse ?
Les risques d’une stratégie offensive
Si l’ambition affichée est louable, la mise en pratique s’annonce délicate. Car pour déployer un jeu tourné vers l’avant, encore faut-il en avoir les moyens humains. Or, l’effectif actuel de l’ASSE ne semble pas taillé pour ce style :
- Un milieu de terrain limité techniquement
- Des latéraux peu portés vers l’offensive
- Un manque criant de créativité et de vitesse devant
Autant de lacunes qui risquent de compliquer la tâche d’Eirik Horneland. Sans un recrutement ciblé, difficile d’imaginer les Verts rivaliser avec les meilleures attaques de Ligue 1. Le spectre d’une défense aux abois, prenant l’eau de toutes parts, n’est pas à exclure…
L’adhésion des joueurs, clé du succès
Au-delà des qualités intrinsèques de l’effectif, c’est l’adhésion du groupe qui conditionnera la réussite ou l’échec de ce virage stratégique. Les joueurs sont-ils prêts à se lancer à corps perdu dans ce nouveau projet de jeu ? Rien n’est moins sûr.
D’après une source proche du club, « certains cadres ne sont pas convaincus par les méthodes du coach ». Changement d’habitudes, crainte de se livrer : les freins psychologiques sont nombreux. À Eirik Horneland de rassurer son vestiaire et d’insuffler une nouvelle dynamique.
Le soutien indéfectible des supporters
S’il y a bien un motif d’espoir, c’est l’engouement suscité par ce changement de cap auprès des supporters. Lassés par des années de purge, les fans des Verts semblent prêts à soutenir cette révolution footballistique :
« Enfin un coach qui veut jouer au foot et faire vibrer Geoffroy-Guichard ! On est à 100% derrière lui, quitte à perdre certains matchs. Le plus important, c’est de retrouver du plaisir et de l’ambition. »
Thibaut, supporter de l’ASSE depuis 15 ans
Cette attente des supporters constitue une pression supplémentaire, mais aussi une formidable opportunité pour Eirik Horneland. S’il parvient à renouer avec l’ADN offensif du club, nul doute qu’il s’attirera rapidement les faveurs du Chaudron. Avec à la clé, un soutien populaire qui peut transcender un groupe.
Pari réussi ou flop annoncé ?
En misant tout sur l’attaque, l’ASSE et Eirik Horneland prennent un risque calculé. Certainement le seul moyen de sortir de la spirale négative et de se relancer durablement. Mais attention à ne pas confondre vitesse et précipitation.
Sans un effectif taillé pour le haut niveau et une préparation minutieuse, les Verts pourraient connaitre une énième désillusion. La route vers le renouveau est encore longue, avec de nombreux obstacles à surmonter. Aux dirigeants de tenir le cap en soutenant ce projet ambitieux dans la durée.
À Eirik Horneland de prouver qu’il est l’homme de la situation, en alignant des résultats à la hauteur des ambitions affichées. Si le pari est réussi, les Verts pourraient enfin retrouver leur âme et leur place au sein de l’élite du football français. Suffisant pour rallumer la flamme d’un club et d’un public en manque de sensations.
Les prochaines semaines s’annoncent déterminantes pour l’avenir de l’AS Saint-Étienne. Espérons que les choix forts opérés par les dirigeants porteront leurs fruits. Le peuple vert ne demande qu’à y croire…encore faut-il lui en donner les moyens !