Emmanuel Macron est au cœur d’une nouvelle polémique suite à ses propos choc tenus lors de son déplacement à Mayotte, quelques jours après le passage dévastateur du cyclone Chido sur l’archipel. Pris à partie par des habitants lui reprochant le manque d’action de l’État face à la catastrophe, le président de la République a riposté avec véhémence, suscitant de vives réactions dans la classe politique.
« Quand on insulte la France, le président se fâche! »
C’est la petite phrase qui a mis le feu aux poudres. Alors qu’il rencontrait des sinistrés du cyclone à Pamandzi, Emmanuel Macron a été interpellé par la foule qui lui reprochait l’inaction des autorités. Agacé, le chef de l’État a alors lâché :
Si ce n’était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde! On ne peut pas vouloir être un département français et dire que ça ne marche pas quand la France est en solidarité.
Emmanuel Macron
Des propos qui ont immédiatement fait réagir, certains y voyant du mépris envers les Mahorais. Mais le président assume et enfonce même le clou. Interrogé par la presse locale, il a déclaré sans détour :
Hier soir, des responsables du Rassemblement national ont jugé bon d’organiser un rassemblement militant et d’insulter la France. Et j’ai dit la vérité. Quand on insulte la France, le président se fâche!
Emmanuel Macron
Indignation à gauche, soutien à droite
Comme c’était prévisible, les oppositions se sont engouffrées dans la brèche. La gauche a vivement critiqué l’attitude présidentielle, à l’image de la députée EELV Sandrine Rousseau, fustigeant une « attitude arrogante et donneuse de leçons » qui n’est « pas à la hauteur » de l’urgence humanitaire sur place.
De son côté, l’extrême-droite a joué la carte de la solidarité avec les Mahorais, le député RN Sébastien Chenu jugeant que ces propos ne sont pas de nature à « réconforter nos compatriotes » qui ont « toujours le sentiment d’être traités à part« . Un soutien de façade puisque dans le même temps, le président du parti Jordan Bardella y voyait une confirmation que « Mayotte ne peut plus rester française« …
Le gouvernement temporise
Face à la bronca, le nouveau Premier ministre François Bayrou a tenté de calmer le jeu, assurant que « les propos du président ont pu être mal interprétés » mais qu’ils reflètent « son attachement à Mayotte et sa volonté d’aider les habitants« . Le gouvernement a d’ailleurs annoncé dans la foulée une batterie de mesures d’urgence :
- Déblocage d’un fonds exceptionnel de 50 millions d’euros
- Envoi de renforts de sécurité civile et sanitaires
- Plan de reconstruction des infrastructures et des logements
- Exonérations fiscales pour les entreprises touchées
Reste à savoir si cela suffira à éteindre la polémique et à rassurer une population mahoraise en détresse, qui peine encore à se remettre du cyclone. Une chose est sûre, Emmanuel Macron aura une nouvelle fois fait parler de lui. Jusqu’à sa prochaine sortie?